Travailler sur les animaux des Fables c’est d’une certaine manière revenir à la problématique de La Fontaine qui est celle de l’Antiquité. Les élèves me demandent parfois si dans la mise en scène ils auront à se grimer en animaux ! Non bien sûr, et là-dessus la metteur en scène est, elle aussi, intransigeante. Pas de ridicule !
Les hommes du XVII° étaient, faut-il le rappeler, bien plus savants que nous sur les récits mythologiques. Qui se souvient du récit des Origines dans lequel on voit Zeus confier à Epiméthée, le frère du fameux Prométhée, le partage des qualités entre les différents règnes du vivant... Tel animal obtient la griffe, tel autre, la dent, tel autre les ailes… Mais quand vient le tour de l’homme il ne reste plus rien !
A défaut d’autre chose, Epiméthée remet à l’homme l’esprit. C’est précisément cet esprit qui va causer tant de tracas à l’homme, le placer dans un corps encombrant, perpétuellement inquiet face à un destin à construire … Et je relisais récemment cette fable moins connue du dernier livre des Fables : « les Compagnons d’Ulysse » qui explique comment les compagnons d’Ulysse métamorphosés en animaux par Circé habitent mieux leurs nouveau corps et refusent de redevenir des hommes…
Je
souhaite que les élèves mettent en scène et donnent à voir la part d’animalité que nous avons gardée.