Dioxyde de Carbone
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Selon une étude menée par l’université (Une université est un établissement d’enseignement supérieur dont l’objectif est la production du savoir (recherche),…) de Chicago (Chicago est une mégapole des États-Unis, située dans la partie nord du Middle West, à 1 280 kilomètres à l’ouest…), l’acidification de l’océan (Un océan est représentée, en géographie, par une vaste étendue d’eau salée. En réalité il s’agit plutôt d’un volume,…) serait bien plus rapide que ne le prédisent les modélisations informatiques. Ces résultats sont importants étant donné le rôle majeur de l’océan dans le cycle du carbone (Table complète - Table étendue). Actuellement, l’océan absorbe chaque année (Une année est une unité de temps exprimant la durée entre deux occurrences d’un évènement lié à la révolution de la…) un tiers du dioxyde de carbone atmosphérique d’origine anthropique. Or, cet équilibre pourrait être perturbé suite à un changement trop radical du pH de la couche superficielle de l’océan.
Au niveau de l’interface (Une interface est une zone, réelle ou virtuelle qui sépare deux éléments. L’interface désigne ainsi ce que chaque…) air-océan, le dioxyde de carbone est dissous dans l’eau (L’eau (que l’on peut aussi appeler oxyde de dihydrogène, hydroxyde d’hydrogène ou acide hydroxyque) est un…) de mer (Le terme de mer recouvre plusieurs réalités.) pour former de l’acide (Un acide est un composé chimique généralement défini par ses réactions avec un autre type de composé chimique…) carbonique. L’acidification de la couche superficielle de l’océan dépend de la quantité (La quantité est un terme générique de la métrologie (compte, montant) ; un scalaire, vecteur, nombre…) d’acide carbonique, soit de la quantité de dioxyde de carbone atmosphérique dissoute dans l’océan. Plus la concentration de dioxyde de carbone atmosphérique est élevée, plus la quantité diluée dans l’océan est importante et plus l’acidification de l’océan sera prononcée.
Le professeur Timothy Wootton, biologiste à l’université de Chicago a étudié l’acidité, la température (La température d’un système est une fonction croissante du degré d’agitation thermique des particules, c’est-à-dire de…) et la salinité de l’océan Pacifique (L’océan Pacifique, qui s’étend sur une surface de 180 000 000 km², est l’océan le plus vaste du globe…) ces 8 dernières années. 24 519 mesures de pH ont été (L’été est l’une des quatre saisons des zones tempérées, traditionnellement perçue comme la plus chaude.) réalisées autour de l’île (Une île est une étendue de terre entourée d’eau, que cette eau soit celle d’un cours d’eau, d’un lac ou d’une mer. Son…) Tatoosh, située dans l’océan Pacifique, non loin du littoral de l’état de Washington. Les résultats de cette étude détaillée, première en son genre, ont été communiqués lundi 24 Novembre 2008. L’intégralité de l’étude intitulée “Dynamic Patterns and Ecological Impacts of Declining Ocean pH in a High-Resolution Multi-Year Dataset,” sera publiée prochainement par la National Academy of Sciences. Actuellement, les résultats diffusés mettent en évidence une baisse du pH de 0.36 (et donc une acidification de l’océan), soit 10 fois plus que les valeurs calculées par les modélisations.
En effet, ces résultats expérimentaux ont été comparés à ceux de modélisations parus en 2005 dans un article de Nature. Cet article compare 13 modèles informatiques (développés dans les différents instituts européens et du Commonwealth) ayant pour but de retranscrire l’équilibre chimique de la couche superficielle de l’océan dans le cas d’un scenario “business as usual”. Globalement, ces modèles mettent en évidence une variation de pH significative d’ici 2050, soit sur une échelle de temps bien plus grande que celle mise en évidence par les travaux de Wootton.
L’acidification de l’océan peut avoir d’importantes répercussions sur l’équilibre écologique de la couche superficielle de l’océan. Par exemple, plusieurs organismes marins, formés de carbonates de calcium (plancton, coraux, mollusques…) pourraient voir leurs squelettes se dissoudre. Cette étude a ainsi mis en évidence un déclin du nombre (Un nombre est un concept caractérisant une unité, une collection d’unités ou une fraction d’unité.) de moules et de bernacles dans les zones océanographiques où le pH avait diminué rapidement. Une acidification croissante de l’océan pourrait alors empêcher certaines espèces d’exister favorisant ainsi la prolifération d’autres organismes (algues, méduses…). Le phytoplancton, à la base de la chaîne alimentaire (Une chaîne alimentaire est une suite d’êtres vivants dans laquelle chacun mange celui qui le précède. Le premier…) marine, serait le premier touché par un changement du pH. Ces espèces sont de plus responsables du piégeage d’importantes quantités de carbone. En effet, une fois mort, les squelettes en carbonates de calcium de ces organismes se déposent sur le plancher océanique pour former des roches sédimentaires.
Si ces résultats ne concernent que les milieux côtiers de l’océan Pacifique et nécessitent des études complémentaires sur l’ensemble (En théorie des ensembles, un ensemble, désigne intuitivement une collection d’objets (que l’on appelle éléments…) du globe, ceux-ci mettent néanmoins en évidence une vitesse (La vitesse est une grandeur physique qui permet d’évaluer l’évolution d’une quantité en fonction du temps.) d’acidification de l’océan élevée et laisse présager des impacts importants sur l’équilibre écologique océanique. Par ailleurs, étant donné l’augmentation continue des gaz (Au niveau microscopique, on décrit un gaz comme un ensemble d’atomes ou de molécules très faiblement liés et quasi…) à effet de serre, ces résultats préliminaires soulignent l’importance d’approfondir les recherches menées dans ce domaine afin de comprendre avec précisions les réactions impliquées dans l’acidification de l’océan.
Crédit photo : NASA.