Tout d’abord, ceux de Loïc Le Groumellec à la Galerie Templon (jusqu’au 31 décembre). Il peint le même motif depuis si longtemps, menhirs, maisons, mégalithes parfois christianisés, surmontés d’une croix, qu’on reconnait aussitôt ses tableaux, leur force et leur unicité. Le motif ne compte plus guère : opposition entre monde païen et christianisme, racines celtes. L’important, c’est la série, c’est l’exploration de la peinture, l’obstination à démontrer encore et encore le pouvoir de ces formes, la force de ces oppositions entre noir et blanc. La laque appliquée irrégulièrement sur la toile donne un aspect étrange, minimal, comme une distance supplémentaire, un voile. Face à ce travail sur la forme, on se prend à penser à Malevitch, mais aussi à Morandi.
D’autres seraient des menhirs en miniature, bibelots joliment alignés comme des modèles industriels, si leurs formes phalliques n’amenaient pas d’autres interprétations, plus crues : ce sont des simulacres, qui n’ont que l’apparence mais pas l’essence, qui ne sont que des illusions du réel, peut-être des copies d’un ersatz. L’exposition est titrée la Caverne; les autres pièces évoquent aussi le camouflage, l’illusion, le code. Et on se rapproche aussi du constructivisme, Tatline plus que Malevitch, cette fois; mais ce n’est là qu’une représentation de butt plug, me dit-on (Simulacrum 13).
Première photo de l’auteur; autres photos courtoisie des galeries. Le Groumellec étant représenté par l’ADAGP, les photos de ses oeuvres seront ôtées du blog à la fin de l’exposition.