52 livres en 52 semaines : Scotstown

Pas d’image pour illustrer mon choix de livre cette semaine, mais même sans sa jaquette, cette plaquette signée Fabien Cloutier vaut le détour. Étonnant d’ailleurs, au moment d’écrire ce billet, aucune trace de ce livre sur le site de sa maison d’édition.

Scotstown est un spectacle, un conte urbain, un monologue. Un livre qui doit se lire avec les oreilles pour bien “entendre” ce que le narrateur raconte. Ce qu’on y trouve ne plaira pas à tout le monde. C’est cru, pur joual et les câlisse y côtoient allègrement les crisse de tabarnac. Les certains qui préfèrent n’y voir que ce premier degré se privent d’un plaisir délicieux car, au delà des mots, l’auteur passe ses messages avec un humour corrosif à souhait.

Sous le couvert d’un jeune adulte qui est rarement sorti de son petit village natal (Scotstown, évidemment!), Fabien Cloutier dénonce la peur face à la différence, caractérisée par l’ignorance du personnage principal plus que par du racisme pur ou de l’homophobie par exemple. En quelques chapîtres, toutefois inégaux, le narrateur décrit sans censure des épisodes de sa vie et celle de son chum Chabot. Il y parle des « tapettes », des « grosses » ou des « immigrés » avec tellement de naïveté et de candeur qu’on peut difficilement lui en vouloir. Même si quelques passages m’ont parfois agaçée, j’irais même jusqu’à dire agressée, au final j’ai beaucoup appréciée ce que j’ai lu. Scotstown dérange, fait rire et réfléchir.

Fabien Cloutier présente Scotstown en spectacle, il sera à Montréal en janvier et février et à Québec le 9 avril. Pour avoir une idée du style, voici entrevue et extraits tirés d’un épisode de Mange ta ville.