Je le dis tout net et sans ambages, quitte à me faire taper sur les doigts par mes petits camarades du Parti Socialiste… Elle peut d’ailleurs se présenter à n’importe quoi, jamais je ne voterai pour elle.
Mais qu’est-ce qu’elle se croit, la mère Aubry ? Fort mal élue (avec un fort relent de soupçons de fraude qui «fouette grave» ! …) elle ne représente de fait, compte tenu des abstentions, qu’un peu plus du quart des militant(e)s socialistes… Bien loin en tous cas des 70 % de votes réunis par les motions censées la soutenir !
Elle aura néanmoins voulu imposer «sa» loi à Ségolène Royal et ses partisans. Qui ont absolument bien fait de ne pas se fourvoyer dans ce piège : elle n’aura proposé que 3 postes à des partisans de Ségolène Royal : Delphine Batho, Guillaume Garaud et Aurélie Filippetti… Mais aux leaders de la motion - Ségolène Royal et Vincent Peillon - balpeau !
C’est une grande première dans le Parti Socialiste qu’un 1er Secrétaire évince les leaders d’une motion qui a obtenu un score non négligeable (30 %)… Si c’est cela qu’elle nomme «rénovation du Parti socialiste» ! ça commence plutôt mal… Vincent Peillon a tout à fait raison de dénoncer la manœuvre : que “tout a été fait pour mettre Ségolène Royal dehors”.De fait, Martine Aubry parle et agit comme si elle avait déjà poussé Ségolène Royal hors du Parti Socialiste : assurant que la porte du PS lui serait “toujours ouverte”… Comme si elle en était sortie !
Quant à Benoît Hamon – qui ne pèse même pas 20 % - il ferait mieux de la mettre en veilleuse ! Sa façon de s’exprimer est proprement scandaleuse : “Game is over”, a déclaré le nouveau porte-parole du PS. “Il n’y a pas deux Partis socialistes, il n’y en a qu’un seul dirigé par Martine Aubry”. Assurément, la soupe qu’on lui aura promise – un beau plat de lentilles ! – doit être suffisamment bonne pour faire passer tous les reniements…
Même conseil à Laurent Fabius et à celui de ses partisans qui ose affirmer : «La journée de samedi était “le baroud d’honneur d’un courant qui ne pèse que 30 % et qui ne va plus avoir les moyens de nuire”»… D’abord, à ma connaissance aucune motion présentée ou soutenue par Laurent Fabius n’a jamais atteint 30 % qui a toujours été minoritaire au Parti socialiste…
Ensuite, il devrait se souvenir qu’en juin 2005, au lendemain du référendum sur la Constitution européenne contre laquelle il avait appelé à voter «non», DSK ne proposait rien moins que de l’exclure ! et qu’il avait dû quitter le Bureau national… Un peu de modestie ?
Il n’y a sans doute pas deux Partis socialistes mais une division profonde et sans doute fort durable au sein notamment de la base militante. Et Fabius pense faux en espérant que «placardisée» Ségolène Royal sera privée des moyens de nuire…Je penche plutôt pour le contraire ! Intégrée à la direction du Parti Socialiste, Ségolène Royal aurait eu les coudées moins franches, obligée à une certaine solidarité… A partir de maintenant, et forte des mauvais procédés qu’on lui aura fait subir, elle n’aura plus besoin de retenir ses coups, de jouer «petit bras»… «passing shots» et «Aces» garantis ?
Enfin, la conception qu’a Martine Aubry de la démocratie me met complètement sur le cul… C’est exactement la même qu’en son temps voulaient nous imposer Nicolas Sarkozy et ses partisans : «on a fait 53 %, vous n’avez plus qu’à fermez vos gueules !»…
Eh ! ben non… Juponne La Joie (vous remarquerez que je reste très correcte… pourtant je disposé d’un sacré répertoire, vous pouvez m’en croire !). Ce n’est pas toi ni personne qui empêchera jamais mémé Kamizole de gueuler et de dire ce qu’elle pense.
Vincent Peillon parle de «faux départ». En ce qui me concerne, je siffle ses «tacles» et lui flanque carrément un «carton rouge» !
SOURCES
Le début de l’ère Aubry plombé par les divisionsLEMONDE.FR | 06.12.08 © Pour Peillon : la direction du PS a pris un “faux départ”
LEMONDE.FR | 06.12.08 ©
Libération
Aubry installe son équipe, «sans le rassemblement et le sourire»