"Lascia ch'io pianga", cet air trotte dans ma tête depuis une semaine passée en séminaire il y a quelque temps près de Paris où nous avions appris cet air. J'ai donc ressorti une vieille VHS enregistrée il y a bien longtemps pour revisionner le film. La qualité n'était pas si déplorable que ça.
Les voix sont magnifiques dans ce film et m'ont particulièrement touchées. Le film s'intéresse aussi à de nombreux thèmes comme l'opposition entre la virtuosité et l'inspiration. Pour faire passer une émotion, il n'est pas nécessaire de faire d'interminables vocalises, c'est ce que montre Farinelli en chantant du Haendel à la fin.
Tout le reste est inventé : l'opposition entre les deux frères et Haendel, Farinelli doublement castré par son frère se sentant obligé de chanter ses oeuvres médiocres. Cela a été rajouté pour donner une intensité dramatique au film, un peu comme dans "Amadeus" de Milos Forman. Haendel et Farinelli se cherchent tout au long du film, s'admirent, s'opposent. Farinelli tente de montrer tout son amour pour l'oeuvre du maître en la chantant mais ne fait que renforcer sa haine. Le pacte sexuel de Farinelli (il s'échange des femmes avec son frère) semble aussi être inventé mais permet de montrer le désarroi de Farinelli face à sa condition. Bref, tous ces rajouts même s'ils s'écartent de la biographie officielle permettent de renforcer l'histoire de façon plutôt positive.