Les pouvoirs publics refusent de proclamer l’état d’urgence, mais la catastrophe semble hors de tout contrôle : on sait de source sûre que l’épidémie de choléra a tué des dizaines personnes, alors que des centaines d'autres ont été hospitalisées à Beitbridg. Des milliers d’autres pourraient être infectées. Le Dr Kanongara, responsable de la santé publique, a affirmé que « des mesures ont été prises pour endiguer la propagation de l'épidémie. » D’après lui, « les installations sanitaires vétustes, le manque d'eau potable, les mouches et la mauvaise gestion des ordures aggravent la propagation de l'épidémie."
Washafrica évoque le cas de Derrick Jimu qui a perdu son fils dans cette épidémie « j’impute sa mort aux élus de la ville et au gouvernement. Ils ont fermés les yeux sur les risques sanitaires dans notre ville depuis trop longtemps. » Il faut dire que le gouvernement s’est toujours refusé à mettre en œuvre les mesures permettant d’améliorer ses infrastructures pour répondre aux besoins sanitaires : le quotidien The Herald, qui consacre ainsi un article à la tarification de l’eau au Zimbabwe, note que le gouvernement aurait besoin de « donner un prix réel à l’eau, en encourageant les entreprises du secteur privé à investir dans le domaine de la gestion de l’eau, pour assurer la maintenance des infrastructures et la distribution de l’eau dans tout le pays. » Les concepts de tarification de l’eau et de durabilité sont intrinsèquement liés et soulignent la valeur de la rareté. D’un point de vue économique, les « tarifs de l’eau se doivent, au minimum, de couvrir les frais de distribution de l’eau. Les innovations technologiques et la capacité des ingénieurs et gestionnaires à adopter une attitude de « meneurs visionnaires » sont primordiales pour le succès d’une véritable politique de santé publique.