BD et dérives sectaires : Disparitions et Ava Dream.

La BD n’est pas en marge des phénomènes de société. A une époque de grandes interrogations métaphysiques et spirituelles, les dérives sectaires n’ont jamais été aussi florissantes. C’est le thème de deux séries policières, assez sanglantes, Disparitions chez Glénat et Ava Dream au Lombard.
Créée sous trois formes média, Disparitions plonge dans l’univers d’une organisation au fonctionnement mafieux et sectaire, désireuse de découvrir les secrets du Catharisme. La première saison de la série télé en 12 épisodes s’est achevée samedi soir sur France 3. Librement inspirée du roman l’Or des Maures de Jacques Mazeau, paru aux éditions Jean-Claude Lattès, cette série a été adaptée au petit écran, puis en bande dessinée et en nouveau roman par le romancier Jacques Mazeau et l’auteur Didier Convard. La série télé destinée à rajeunir l’image de la chaine a été écrite par douze scénaristes sous la direction de Nicolas Durand-Zouky et les deux auteurs précités. Le dénouement est différent du roman écrit à quatre mains et paru chez Fayard et appelle clairement une deuxième saison. L’adaptation BD dessinée par Pierre Wachs (T.1 et T.4) et par Ersel (T.2 et T.3) paraît chez Glénat. Les deux premiers épisodes sont sortis. Les suivants sont annoncés pour 2009, peut-être à la veille de la nouvelle saison. Je vous invite à lire les chroniques de Brieg F. Haslé et de moi-même sur les tomes 1 et 2 sur Auracan.com
Ava Dream s’intéresse plus directement à une secte installée confortablement dans le Sud de la France. Erik Arnoux, passé au scénario pour l’occasion, explore les caractéristiques des dérives sectaires avec précision et documentation, du recrutement au fonctionnement en passant par les motivations des gourous. Au dessin, Alain Queireix se fait plaisir et réalise un diptyque particulièrement agréable à la lecture. Beaucoup d’ingrédients grand public de ce thriller très rythmé qui n’oublie pas de s’intéresser à la psychologie des personnages. La protagoniste Ava Dream, une jeune avocate très séduisante, dispose de nombreux atouts pour être une nouvelle héroïne récurrente. Dommage que le dessinateur ait été happé par la machine Desberg… Je vous invite à lire la chronique de Marc Carlot sur Auracan.com.
Le dernier point commun des deux séries est un logo particulier dont je ne vais bien sûr pas dévoiler ici la signification au risque de vous ôter une partie du plaisir. A noter que c'est Didier Convard qui a imaginé et dessiné celui de Disparitions.