Les voitures de F1 ne rouleront pas sur le circuit Gilles-Villeneuve en 2009.
En conférence de presse, dimanche, le comité de sauvegarde a fait le point sur les dernières discussions qui ont abouti à l'échec des négociations.
Gérald Tremblay, maire de Montréal, Raymond Bachand, ministre du Tourisme, du Développement économique et responsable de la région de Montréal, et Michael Fortier, ancien ministre fédéral et porte-parole du groupe auprès de Bernie Ecclestone, ont expliqué les exigences de M. Ecclestone, responsable de la commercialisation de la F1.
Dans une scène rappelant l'émission Point de mire, M. Bachand, crayon à la main, a expliqué sur un grand tableau que M. Ecclestone demandait une garantie bancaire de 143,3 millions de dollars américains (173,6 millions de dollars canadiens) pour que la F1 demeure à Montréal jusqu'en 2013.
Il exige pour la première année du contrat, soit 2009, une redevance de 31,4 millions de dollars. Raymond Bachand a confirmé que le plan de sauvetage ne prévoyait offrir que 25,9 millions de dollars.
Le détail des chiffres (en dollars américains):
2009: 25 928 313 $ offerts, 31 413 027 $ exigés
2010: 27 224 728 $ offerts, 32 983 678 $ exigés
2011: 28 585 964 $ offerts, 34 632 861 $ exigés
2012: 30 015 262 $ offerts, 36 364 504 $ exigés
2013: 31 516 025 $ offerts, 38 182 729 $ exigés
Total sur 5 ans: 143 270 292 $ offerts, 173 576 802 $ exigés
Ces exigences sont inappropriées, estiment MM. Bachand et Tremblay, car elles confinent l'organisation du Grand Prix à un déficit budgétaire chronique.
« On est tellement loin par rapport à ce qu'il demande qu'on en est là où on en est aujourd'hui, a indiqué Raymond Bachand. Le Grand Prix dans sa formule actuelle n'est pas économiquement rentable, peu importe la force de l'organisateur. »
C'est sans compter les revenus que touche déjà Bernie Ecclestone avec son « Paddock club », ces loges corporatives situées au-dessus des garages. Revenus estimés de 15 à 20 millions de dollars canadiens par année.
Le groupe a joué la transparence et a distribué aux médias deux lettres: la proposition d'affaires envoyée à Bernie Ecclestone le 7 novembre, et la réponse de M. Ecclestone le 12 novembre.
Dans la proposition d'affaires, la nouvelle entreprise créée pour gérer le Grand Prix du Canada, Newco, offrait un minimum de 20 millions de dollars par année et des pourcentages sur les profits réalisés, mais aucune garantie. C'est ce qui a fait reculer Bernie Ecclestone.
Admettre la défaite
M. Ecclestone n'a laissé planer aucun doute dans sa lettre-réponse aux responsables du plan de sauvetage, datée du 12 novembre.
Il a notamment écrit à Michael Fortier qu'ils devaient tous les deux admettre la défaite.
« J'ai été clair et sans équivoque qu'il faudrait comme condition préalable à tout nouveau contrat que le travail du promoteur soit garanti par vos gouvernements ou par une institution bancaire digne de ce nom, écrit M. Ecclestone. Compte tenu des lourdes pertes et sommes non payées des trois dernières années, je ne peux pas céder sur ce point. »
Le Conseil mondial de la FIA a déjà entériné la dernière version du calendrier 2009 le 5 novembre dernier, où l'exclusion du Grand Prix du Canada a été confirmée.
Les voitures rouleront plutôt à Istanbul, en Turquie, le week-end du 7 juin.
source: radio-canada