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Au Nom du Père et...du chat de Schrödinger !

Par Neault
Décidément, les revues kiosque de cette fin d'année sont plutôt de bonne qualité. Le Marvel Heroes #14 n'échappe pas à la règle. Miaw !C'est la nouvelle série Hulk qui ouvre le bal, histoire que l'on puisse s'échauffer tranquillement, sans trop solliciter nos neurones. Un gros balèze tout rouge, un autre tout vert qui ne tient pas en place, bon, rien de bien surprenant à part l'aspect visuel de ce géant énervé et écarlate. Ce n'est pas désagréable, loin de là, mais on a connu Jeph Loeb plus inspiré, c'est certain. Ed McGuinness, à défaut d'une bière, nous offre du gros musculeux en colère. Un apéritif donc, chouette !On enchaîne avec Mighty Avengers. L'épisode est sans doute trop centré vers l'action (et les explications laborieuses) pour que Bendis puisse donner la pleine mesure de son talent (il s'en sort bien mieux sur le New Avengers de ce mois). Le lecteur est presque victime, ici, d'un côté "surdialogué" un peu pesant. La fluidité du texte et les réparties de génie sont pourtant le point fort de l'auteur mais il est sans doute difficile d'être inspiré tout le temps, surtout lorsque l'on cumule les séries en parallèle.Perso, si j'étais un éditeur, j'aimerais bien avoir du Bendis lorsque je paie Bendis. Mais bon, Marvel a un prix "de gros". ;o)Allez, je suis sévère mais c'est tout de même pas mal, avec notamment un Sentry qui arrache tout et un Tony Stark qui, du coup, se la joue un peu ("ça y'est, tu la reconnais mon autorité ?" Hmm, bon ça, non ? ;o)). On sent aussi les allusions à Secret Invasion et la suspicion générale qui s'installe depuis un moment.On poursuit notre lecture avec Thor, une série de qualité qui fait ce mois - avec raison - la couverture de la revue. Les premiers épisodes montaient lentement en pression, Asgard se relevait petit à petit, au milieu d'un coin paumé de l'Oklahoma. Ici, c'est la mythologie pure qui revient et nous frappe en plein coeur. Odin lui-même se confie et apporte, avec sa propre histoire, une touche à la fois cruelle et hors du temps. Mieux encore, J.M. Straczynski se permet une référence directe à la physique quantique avec le fameux chat de Schrödinger. Il passe ensuite à la psychologie avec une variation sur le "meurtre" du Père. Le tout enrobé dans les décors "fantasy" de Marko Djurdjevic.C'est beau, c'est bon, c'est même poétique. Dire que peut-être, dans quelques mois, le travail de Straczynski sera balayé comme ses précédentes réalisations sur Amazing Spider-Man...avoir un type comme ça dans son écurie et s'en servir comme si c'était le premier peigne-cul qui passe, c'est tout de même ahurissant. Une chose est certaine : le gars sait écrire. Il sait s'approprier un personnage, sans le dénaturer, et le faire avancer pour que le lecteur en ait pour son argent mais, surtout, pour son attente. Et, magnifique noblesse du mec talentueux, lorsqu'il est amer parce qu'il sent que l'on a bradé son boulot précédent, cela ne se sent pas dans ce qu'il produit. Peut-être parce qu'il a appris, par nécessité, à regarder vers l'horizon et à oublier les pages déjà tournées et cent fois piétinées et réécrites. Je parle souvent de ma sympathie pour Bendis, j'avais envie, pour une fois, de hurler ma reconnaissance à Straczynski. Un mec qui avait su plonger le Tisseur dans des origines mystiques. Un mec qui mélange la mythologie nordique et la science. Un conteur qui peut prendre n'importe quel personnage et le rendre intéressant. En lui insufflant un peu de ce qu'il a en lui. Et en réveillant en nous l'essentiel.On termine avec Avengers : The Initiative qui est, comme toujours depuis son lancement, excellente. C'est dû à Dan Slott & Christos N. Gage au scénario et Stefano Caselli au dessin. Quand des personnages "secondaires" sont traités comme ça, on se demande combien de temps ils vont le rester...C'est du premier plan à tous les étages : humour, tension, progression dramatique. Seul petit bémol, il faut avoir suivi un peu le binz depuis le début pour savoir de quoi il est question, d'autant que les protagonistes sont nombreux.Je ne sais pas si c'est l'influence du pôpa Nowell, mais il n'y a pas grand-chose à jeter dans les sorties de ce mois. L'hiver aussi a ses bons côtés, par Odin !"Ce jour-là, je fus couronné Roi. J'ai pu faire ce que j'entendais de Midgard. Echafauder mes propres plans. Forger mon destin. Et chaque hiver, la neige venait et le vent sifflait, et je croyais entendre la voix de mon père m'appeler depuis la tempête et les montagnes où son esprit était piégé. Et je savais au fond de mon coeur que la voix n'était pas le fruit de mon imagination. Mais avec le temps, la voix s'est estompée. Jusqu'à ce que je ne l'entende plus. C'est ce que je me disais du moins.Car, si l'on n'écoute pas une voix, n'est-ce pas la même chose que si elle se tait ?"Odin, sous la plume de J.M. Straczynski.

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