L’anorexie est plus fréquente mais avec une meilleure évolution que l’on croyait jusqu’ici. C’est ce que viennent de découvrir les chercheurs…
Les psychothérapeutes comportementalistes et cognitifs, eux, le savent depuis longtemps !
Selon une étude nationale finlandaise (auprès de 2.881 femmes nées entre 1975 et 1979), l’anorexie est une maladie relativement fréquente, souvent sévère, mais dont l’évolution est souvent bonne.
Cela contraste avec le tableau qui est souvent présenté de cette maladie dans les médias. Jusqu’à 70% des femmes souffrant d’anorexie se rétablissent avant l’âge de 30 ans avec un soutien psychologique.
Attention : l’anorexie est fréquente mais souvent inaperçue
La recherche, menée par Anna Keski-Rahkonen des universités Columbia (États-Unis) et Helsinki (Finlande), a montré que 2.2% des jeunes femmes finlandaises souffrent d’anorexie sévère. Et que jusqu’à 5% souffrent de symptômes anorexiques plus légers au cours de leur vie : privation malgré la faim et l’anxiété obsessionnelle au sujet du poids.
Cela représente une fréquence deux fois plus élevée que des chiffres précédemment avancés.
Les symptômes commencent habituellement entre 10 et 25 ans. La plus grande fréquence se situe entre 15 et 19 ans.
Seulement la moitié des femmes souffrant d’anorexie sont identifiées par des professionnels de la santé. Une plus petite proportion reçoit un traitement.
Une durée moyenne de 3 ans
À l’âge de 28 ans, jusqu’à 70% des femmes ayant souffert de ce trouble alimentaire ont réussi à le surmonter. En moyenne, la durée de l’anorexie est de 3 ans; 25% surmontent leur épisode anorexique en l’espace d’un an, 33% en 2 ans et 67% en 5 ans.
Un rétablissement progressif
Le rétablissement est habituellement lent et graduel. Dans un premier temps, le poids perdu est repris et les menstruations recommencent.
Les attitudes sur les formes corporelles et le poids prennent plus de temps à se résoudre.
L’étude a été menée parmi des paires de jumelles. Les femmes souffrant d’anorexie étaient comparées à leurs jumelles en santé et à d’autres femmes de la population générale.
Cinq ans après la reprise du poids, les femmes ayant souffert d’anorexie ne se distinguaient pas des autres en termes de symptômes psychologiques et d’estime de soi.
Toutefois, apprendre à composer avec les formes de leur corps et les préoccupations liées au poids prenaient habituellement beaucoup plus de temps, de 5 à 10 ans.
Y-a-t-il une vie après l’anorexie ?
Les femmes dans la phase aigüe de privation étaient moins susceptibles d’avoir un partenaire et de vivre dans des relations à long terme que leurs jumelles en santé et les femmes en général.
Toutefois celles qui s’étaient rétablies étaient aussi susceptibles d’avoir un partenaire, des relations sexuelles, des relations à long terme et des enfants que les femmes en santé. Elles étaient également aussi susceptibles de poursuivre leurs études et de trouver un emploi stable.
Chère lectrice, faites-vous des buts à long termes ? Pourquoi ?