La preuve dans cette exposition qui se tient en ce moment à l'Institut du Monde Arabe, à Paris, et qui nous rappelle que c'est à l'époque de Bonaparte qu'il faut remonter pour prendre conscience de l'ampleur du virus de « l'Egyptomanie ».
En 1798, Napoléon décide, en effet, de mettre le cap vers le pays des pharaons, dans l'objectif d'entraver la puissance commerciale britannique, en barrant la route des Indes orientales.
Il en rapportera une incroyable fascination pour l'Egypte que nous révèlent les objets disposés dans une des sections de l'exposition : plumiers décorés de pharaons miniatures, socles de chandelier en forme de momies, hiéroglyphes dessinés sur de petits objets de table...
Il paraît qu'à l'époque, il était même de bon ton de se faire enterrer dans un tombeau décoré de hiéroglyphes !
Une vraie mode égyptienne poussée à l'extrême qui semble même avoir été « officialisée » pour couvrir et faire oublier l'humiliation de la défaite des troupes du jeune Bonaparte. Car cette expédition fut en effet couronnée par un véritable échec militaire. Oui, Napoléon pensait pouvoir s'imposer en Egypte, mais il se heurta à toutes sortes de résistance...
De quoi nous ramener tout droit au 21ème siècle et à l'invasion américaine de l'Irak, en 2003, orchestrée par un certain George W. Bush.... Il y aurait, en effet, un étrange parallèle à dresser...