J'émerge enfin de mes problèmes de maison inondée, assurance, expert, nettoyage et je découvre les posts sur le blog: je ne peux pas laisser dire ou écrire n'importe quoi car nous étions au coeur de la tourmente et que nous savons ce qui s'est passé et pourquoi.
Tout d'abord le titre "Montée des eaux à Andernos, déjà?" c'est un titre accrocheur, un titre à sensations: il n'y a pas de montée des eaux à Andernos. Quand nous avons acheté ici, nous savions que la maison avait été maintes fois inondées dans le passé, mais nous ne savions pas à quel point. En 1999, les langues se sont déliées et nous avons appris que bien avant les dégâts causés par l'ouragan Hortense en 84, il y avait eu des tempêtes plus ou moins importantes. L'une d'elles dans les années 50, avait provoqué une montée des eaux si importante qu'elle dépassait la place de l'Etoile dans la quartier du Mauret. Moi-même, petite fille habitant à 100 km de la côte je me souviens de ces tempêtes terribles qui faisaient craquer la maison.
Que se passe t-il au Mauret? Pourquoi le Mauret et pas le Bétey?
C'est vrai qu'au Betey, la forêt mais surtout la dune protègent les maisons qui sont derrière. Par contre elles ne les protègent pas de la tempête de sable. La route, complètement ensablée, a dû être dégagée. Vous pouvez voir les tas de sable sur le côté.
Petite histoire des tempêtes au Mauret.
En décembre 1999, l'ouragan Martin a généré des vents de 173 Km/H, maximale enregistrée au Cap-Ferret. Cet ouragan a été ressenti partout dans l'intérieur des terres avec une égale intensité et là, on peut dire que les dégâts ont été aussi immenses que la peur. Rappelons que les deux tempêtes successives ont fait 88 morts en Europe.
Le quartier du Mauret baignait dans la vase, le niveau de l'eau était monté jusqu'à 80 cm. N'étant pas sur place, nous avons pensé que les éléments déchaînés étaient la CAUSE UNIQUE des dégâts. Mais nous sommes devenus plus attentifs à tout ce qui provoquait une flaque d'eau dans le quartier. Ainsi, nous avions constaté que le réseau d'évacuation des eaux pluviales était complètement démantelé: pendant les grandes marées, l'eau remontait (pas de clapet anti-retour) dans les canalisations et inondait le boulevard de l'océan à la hauteur des n° 4 à 8. D'autre part, à chaque tempête, la marée passait part les cales ouvertes au terrain de boules, à l'Union et à la piscine. L'eau étant dans un creux ne repartait pas toujours car les regards étaient bouchés. Nous avions écrit, chacun dans notre coin à notre Maire pour qu'il fasse quelque chose mais l'été arrivant, chacun oubliait l'hiver et allait se dorer au soleil. On se disait "ça n'arrivera que dans 20 ans peut-être"...
Puis un matin, le 8 décembre 2006, un coup de vent sud-ouest avec des rafales à 130km/h conjugués à une marée de 76 et le Mauret se retrouva sous les eaux. Rien dans les journaux, nous avons eu un mal fou à faire comprendre à notre assurance militante mais qui sait compter que nous avions été inondés à cause d'une petite tempête, car nous étions les seuls. Un vent de colère nous rassembla et nous fîmes une pétition qui atterrit sur le bureau du Maire dans une ambiance pré-électorale. Bingo! nous fûmes entendus, écoutés, réconfortés, aimés, embrassés, après plusieurs réunions, certes bruyantes pour ne pas dire houleuses: tout allait s'arranger.
Des promesses furent dites, écrites, et tenues, mais pas toutes. Le réseau d'évacuation des eaux pluviales fut refait dans les règles de l'art par le SIBA de décembre 2007 à janvier 2008, des bâtis pour recevoir des batardeaux furent édifiés aux principales cales et les batardeaux mis en place tout l'hiver. Parfait, ils furent utiles tout l'hiver car les avis de Grand Frais se succèdent (une centaine par an) et ce mois de mars dernier, quelques vagues s'étaient même brisées au delà du perré et des batardeaux et s'étaient écoulées sans conséquences en contrebas.
Promesse avait été faite d'étudier la possibilité d'édifier un merlon à dix mètres des perrés pour éviter que l'eau ne viennent s'accumuler en contrebas, mais un élu que je ne nommerai pas s'était fortement opposé à cette idée, car ça lui enlèverait la belle vue. Donc, nous n'avons à ce jour aucune nouvelle de cette étude car dans notre belle ville on préfère les grands projets pour attirer le touriste plutôt que de protéger les résidents.
Donc, ce matin 30 novembre 2008, nous comptions sur les batardeaux pour nous protéger des rafales à 65 noeuds (120,38 Km/h) annoncées, sachant que la direction des vents était sud-ouest en fin de nuit, ce qui provoque une poussée de l'eau dans le chenal, pour une marée moyenne de 71: ça devait le faire.
Comme je dors assez mal généralement, à 5H j'étais réveillée. A 5H20, j'ai décidé de me lever pour aller voir car c'est aussi un spectacle. Mes bottes étant dans le garage, je suis sortie avec une lampe passant par le côté sud de la maison. Chez ma voisine, un peu d'eau sur son terrain mais c'est habituel car il fait un creux. Je ressors du garage et m'apprête à sortir dans le chemin qui mène au boulevard de l'océan lorsque je vois arriver un torrent du côté où il n'y avait rien 5 mn avant. Je cours vers la maison prévenir mon mari "l'eau arrive!" et je sors notre fourgonnette dans 10 cm d'eau, je tourne vers l'Etoile en klaxonnant pour prévenir mes voisins dans le fracas de la tempête. Vite, je laisse la voiture et reviens en courant pour sortir l'autre voiture, mais il y a déjà 30 cm d'eau et je rempli mes bottes. Nous essayons de mettre en place le dispositif que nous avions prévu au cas où, mais c'est trop tard, il n'y a plus d'électricité et l'eau va finir de monter dans notre véranda jusqu'à 60 cm. Les pieds dans l'eau froide, nous faisons des barrages avec tout ce que nous avons dans nos armoires pour que l'eau qui va rentrer soit plus claire, mais 8 cm d'eau vaseuse, c'est comme 30 cm. Les pompiers arrivent pour nous mettre en lieu sûr, nous préférons rester. Plus tard, ils reviennent pour nous aider à évacuer l'eau de notre maison et resteront avec nous jusqu'à 14H30. Nous les remercions pour tout ce qu'ils ont fait.
Dans l'après-midi, mon voisin passe voir si tout va bien et ramener des objets que le courant a emporté. Il me précise qu'il a pris des photos à la cale du terrain de boules prouvant la négligence criminelle des services techniques de la ville: alors que la tempête était annoncée depuis jeudi 27, LES BATARDEAUX N'AVAIENT PAS ETE MIS EN PLACE!!!!!!!!
Vous voilà informés maintenant de ce qui s'est passé. C'était une tempête ordinaire comme il en passe tous les ans, les conditions étaient réunies pour une montée des eaux, on continue à accorder des permis de construire dans le secteur mais on oublie ensuite une précaution élémentaire pour protéger les gens et les biens.
Et l'été venu, on oublie.
J.G.
Vendredi soir, je suis sortie un peu avant 21 h en direction de Lanton.
Il s'est mis à pleuvoir alors que j'arrivais au Café "Le Baryton" pour écouter un concert.
La tempête faisait rage dehors et la pluie tambourinait sauvagemment sur les carreaux, Les arbres dansaient et les feuilles volaient.
Quand nous sommes sortis, la tempête s'était soudainement apaisé.
Sur la route, beaucoup de branches brisées, des arbres cassées, ... Les sapeurs-pompiers à l'ouvrage, les gens de l'EDF aussi pour réparer les dégâts causés par la tempête, des câbles arrachés, ... de nombreux foyes sans électricité !!!
Le lendemain, promenade sur la jetée, ... avec la conjugaison des vents violents, de la pluie et de la marée haute, des bâteaux sont venus se briser sur la jetée d'Andernos : la balustrade de l'escalier (vers le petit manège) menant à la plage a été pétée, ... La mer déchaînée a déposé des plaques de varech sur l'aire de la jetée. C'était tout vert et glissant !!!
Sur la route, avant le Grand Rond point direction Arès, des terrains inondés, des maisons dans l'eau, ...
D'autres parties dans Andernos auraient été inondées (terrains, maisons, ....). Combien ? j'en sais rien !
Voilà ce que je peux te dire sur cette temp^^ete. Je n'ai pas plus de précision.
M.B.
La première mesure a prendre en cas de tempête, (celle qui est préconisée par les pompiers d'ailleurs), c'est de sortir pour les choses indispensables , de manière , à ne pas ajouter les accidents corporels aux dégâts matériels.
N.D.
Pour répondre à cette remarque : " on continue à accorder des permis de construire dans le secteur mais on oublie ensuite une précaution élémentaire pour protéger les gens et les biens.
Et l'été venu, on oublie."
Effectivement, on continue à délivrer des permis de construire alors que la loi littoral interdit toute construction dans la bande des 100 m mesurée par rapport aux plus hautes eaux...
Vive la Foret ...
Ce type d'épisode risque quand même de se répéter plus fréquemment en raison du réchauffement climatique
N.B.
il y a eu du sable avenue Jacques de Chorivit et dans l'allée des Dunes jusqu'à l'avenue Sophie Wallerstein
C.H.
Pour moi c'est surtout effectivement le réseau d'eau pluviale : faut voir les autres avenues inondées qui ne sont pas proches du littoral, la force du vent. Mais vous allez être bien placée pour constater que ces tempêtes vont êtres plus fréquentes et plus violentes à l'avenir. Les études scientifiques prouvent la montée des eaux : une montée de 10 cm (à 70 cm) avec une augmentation de la force des vents a des conséquences non négligeables.
Je suis d'accord pour le Betey mais aura-t-il toujours son bois et sa dune : je le souhaite et me battrais pour.
J.R.B.
Des photos sur les traces laissés par ces derniers coup de vent ...