En ces temps de crises, je constate une chose. Tous les chefs d'États, Sarkozy, Obama, Merkel ou autres, se lancent dans des plans de relances qui sont tous différents les uns des autres. Puis en allumant ma télévision, ma radio, en ouvrant un journal papier ou sur Internet, je découvre alors l'analyse d'économistes qui ont tous fait de brillantes études et dont la renommée en France et/ou dans le monde n'est plus à prouver puisqu'ils sont professeurs dans de prestigieuses universités. Notons le bien. Là encore quelque soit l'analyse, elle est toujours différente et les solutions proposées à la sortie de crises le sont toutes aussi. On peut, par ailleurs, assister sur ce sujet à de vifs débats à la télévision. Ce que je constate, c'est qu'il y a une crise et que finalement personne n'est d'accord sur ses causes, ses conséquences et les solutions à apporter. De quoi, alors, me poser des questions quant à la couleur de notre avenir puisque, finalement, quelqu'un maitrise t'il vraiment ce qu'il se passe et ce qu'il faut faire?
Qui plus est tout ceci reste bien flou. Les économistes parlent aux économistes. Peu de mécanismes de cette crise sont expliqués. Peu de pédagogie est employée pour faire comprendre au gens véritablement ce qu'il se passe. Il ne s'agit pas de transformer les journaux en cours d'économie, mais ne serait-il pas possible de vulgariser un peu les évènements et d'expliquer quelques termes techniques bien opaques pour le citoyen lambda?
Cette crise me rappelle une triste et célèbre tragédie du passé. Voilà des promoteurs, des bâtisseurs du capitalisme qui promettaient à ses passagers, une économie insubmersible, où tout le monde pourrait s'enrichir, croitre, par la régulation naturelle des marchés, mettant les dangers hors de portée ou ayant un impact modéré. Et puis, soudainement, coup de cloche, le bateau, navigant à vue, des capitaines confiants en leur mécanique, poussant la machine à pleine puissance, furent surpris par un obstacle inattendu. Des gens froids, avides de se faire de l'argent, proposant des attrapes nigauds aux plus fragiles mirent à mal la coque, promise à résister à toutes épreuves. Des entrées d'eaux, les subprimes, firent alors leurs apparitions. Aussi incroyable soit il, le bateau commençait à couler. Mais nos vaillants capitaines continuaient d'assurer à leurs passagers qu'il n'y avait aucun danger puisqu'insubmersible. Rappelons-nous les propos de notre cher(e) ministre de l'économie, Madame Lagarde, affirmant dans les journaux que les bases de l'économie française étaient solides et qu'il n'y avait rien à craindre. Rappelons-nous que le budget 2009 de la France a été voté ces derniers jours sur une prévision de croissance de 0.2% alors que l'on entend partout parler de récession.
Mais les riches, les banques, ont commencé à avoir de sérieuses difficultés et se sont rendus compte qu'ils étaient à deux doigts du naufrage. A chacun, on offrit, alors son petit canot de sauvetage à quelques milliards d'euros l'exemplaire. Les moyens, les pauvres, quant à eux, c'était un: "Démerdez vous". Vous êtes au chômage, votre usine ne vous offre plus de travail, votre pouvoir d'achat à diminuer, vos salaires ont trop peu augmenté, les voitures, les biens, les produits, les denrées sont hors de prix, le pétrole aussi, mais on ne peut rien faire pour vous. La solution c'est de se lever très tôt le matin et aller chercher un nouvel emploi avec les dents. Les victimes sont déjà toutes désignées et, encore une fois, seule une poignée est assurée de surmonter une telle catastrophe.
D'une vision idyllique, ce que j'aimerais au bout du compte, c'est que les coupables soient jugés et payent les conséquences désastreuses sur les gens. Quand j'entends dire que Renault avait financé des études pour lancer un 4x4 alors que la demande était en baisse, sans avoir fait HEC, il y a comme quelque chose qui me choque. A l'écœurement on entend, aujourd'hui, le patron de ce constructeur pleurer à la télévision pour obtenir des crédits et menacer de fermetures des usines voire de délocalisations les États qui n'aideraient pas le groupe.
De même, l'État américain n'est-il pas coupable d'avoir laissé sur son territoire des banques proposées des produits financiers à hauts risques qui explosent maintenant à la figure du monde entier? Touchant encore une fois, non pas les déclencheurs mais en premier lieu les plus exposés. Ceux dont la survie de leur emploi était la plus menacée.
Ce sont des centaines de milliers de gens voire des millions qui vont se retrouver demain avec plus rien ou pas grand chose. Milliards après milliards mis sur la table, nos dirigeants tentent de colmater les brèches et de remettre le bateau à flot avant que les violons ne commencent à jouer, si ce n'est pas déjà le cas. Reste alors à savoir si l'argent fait vraiment le bonheur?