La crise financière fait trembler les plus grandes économies du monde. Aux États-Unis, le pouvoir d'achat des consommateurs s’effrite et des géants de l'industrie automobile tentent d'éviter de se placer sous la loi de la faillite. Le Japon, seconde économie mondiale, risque même d'enregistrer son plus désastreux trimestre depuis les 40 dernières années !
L'Organisation internationale du travail de l'ONU estime à 20 millions le nombre de personnes supplémentaires qui se retrouveront au chômage sur la planète dû à la crise financière mondiale. Est-il réaliste de penser que les mauvaises nouvelles qui balayent les économies du monde entier n'atteignent pas le Québec ?
Le Québec et la crise financière
La semaine dernière, les économistes du Mouvement Desjardins affirmaient que la belle province « pourrait s'en tirer avec une récession ayant des effets plus limités sur l'emploi et la consommation. » Plusieurs facteurs expliquent pourquoi le Québec présente un tableau moins sombre comparativement à d'autres endroits, au Canada et dans le monde, au prise avec une sévère récession.
Tout d'abord, l'économie québécoise ne dépend ni de l'industrie automobile ni de l'industrie pétrolière, comme c'est respectivement le cas en Ontario et dans l'Ouest canadien. De plus, les investissements de l'ordre de 15 milliards $, octroyés dans le cadre du plan d'investissement public, apporteront un support à l'emploi. Ceux-ci prévoient la réalisation de travaux à la grandeur du territoire pour remettre à neuf des routes, des ponts et autres édifices au cours des deux prochaines années.
Est-ce suffisant pour atténuer les effets de la dégringolade financière ? Car, d'un autre côté, il ne faut pas oublier qu'une grande part des exportations québécoises dépend de nos voisins du Sud. Si la demande des américains pour des produits québécois n'est pas au rendez-vous, il est difficile de croire que le secteur manufacturier, par exemple, soit peu touché. Sans compter que la situation engendre un appel à la prudence chez les investisseurs privés comme chez les consommateurs. Malgré les baisses d'impôt de 2 milliards $ annoncées par les gouvernements provincial et fédéral, plusieurs entreprises du commerce de détail anticipent une baisse de leurs profits, et ce, même en pleine période des fêtes !
Une situation encore incertaine
« Au Québec, on cherche encore les mauvaises nouvelles. L’emploi est solide, le taux de chômage est faible et le marché immobilier se tient », affirmait récemment l'économiste Hélène Bégin. Mais l'avenir n'en demeure pas moins incertain, tout particulièrement si la récession américaine outrepasse l'hiver 2009.
Dans les organisations, le climat d'incertitude et le présage d'une récession peuvent affecter le moral des travailleurs, indiquait à son tour M. Florent Francoeur, président-directeur général de l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés (CRHA), dans un communiqué publié un peu plus tôt cet automne. Dans celui-ci on révélait également que plus de 90 % des travailleurs sont d'avis que la crise économique aura un impact négatif sur les emplois au Québec. « Cela nous ramène à l’importance pour les employeurs de bien communiquer avec leurs employés, de leur faire connaître la position de l’organisation face au ralentissement économique. Il faut éviter les rumeurs et les craintes non fondées qui sont des sources de stress contre-productives. Dans un tel contexte, les gestionnaires ont avantage à communiquer clairement et en toute transparence les objectifs qu’ils peuvent être appelés à réviser afin de garder leurs troupes bien mobilisées. »