Magazine Maladies

Syndrome métabolique (Syndrome X)

Publié le 06 décembre 2008 par Marieclaude

 Le syndrome métabolique, également connu sous le nom syndrome X, n'est pas une maladie spécifique, mais désigne plutôt une série de problèmes liés à un mauvais métabolisme corporel : hauts taux d'insuline et de cholestérol, hypertension et excès de poids. Il constitue un stade précoce de plusieurs maladies graves, comme le diabète de type 2, les troubles cardiovasculaires et les accidents vasculaires cérébraux (AVC).

Bien que l'hérédité soit une des causes de ce syndrome, la grande majorité des cas sont plutôt liés à un style de vie sédentaire et à une mauvaise alimentation. Le syndrome métabolique est surtout présent chez les adultes, mais en Occident, on l'observe de plus en plus chez les jeunes adultes, et même chez les enfants. Le syndrome métabolique est maintenant tellement répandu qu'on estime qu'un Américain adulte sur quatre en est atteint, soit environ 47 millions de personnes. De plus, certains experts croient que le syndrome métabolique dépassera bientôt le tabagisme comme première cause de maladies cardiovasculaires dans la population américaine2. En Europe, la prévalence du syndrome métabolique est estimée à 15 % chez les adultes.

Définir le syndrome métabolique

La définition du syndrome métabolique varie quelque peu selon les pays ou les organismes de santé, mais celle qui a été formulée par le groupe de travail américain National Cholesterol Education Program est largement acceptée. Selon ce groupe d'experts, il y a syndrome métabolique lorsque trois ou plus des facteurs de risque suivants sont présents :

  • Surpoids ou obésité, surtout l'obésité abdominale (la concentration de graisse à la taille). L'obésité abdominale est déterminée par le tour de la taille d'un individu et diffère selon le sexe : supérieure à 88 cm (35 po) chez les femmes et supérieure à 102 cm (40 po) chez les hommes.
  • Taux élevé de triglycérides sanguins : égal ou supérieur à 1,7 mmol/l ou 150 mg/dl.
  • Hypertension artérielle : supérieure à 130 mm Hg/85 mm Hg.
  • Faible taux de cholestérol HDL (« bon » cholestérol) : inférieur à 1,0 mmol/l (39 mg/dl) chez les hommes et à 1,2 mmol/l (46 mg/dl) chez les femmes.
  • Glycémie élevée : égale ou supérieure à 6,1 mmol/l ou 110 mg/dl. On la mesure grâce à un test effectué à jeun.

N.B. Les mesures en mmol/l sont utilisées à peu près partout dans le monde, sauf aux États-Unis, où l'on se sert plutôt de la mesure en milligrammes par décilitres (mg/dl).

Ces facteurs de risque font actuellement l'unanimité, mais la liste devrait continuer de s'allonger au fur et à mesure que se poursuivront les recherches, ce qui pourrait, avec le temps, modifier la définition même du syndrome métabolique. Par exemple, l'inflammation, telle que mesurée par la présence de la protéine C-réactive, pourrait bientôt en faire partie.

Évolution et interrelation des facteurs de risque

La principale cause du syndrome métabolique est la résistance à l'insuline ou insulino-résistance. L'insuline, une hormone produite par le pancréas, est un peu comme une clé qui permet aux cellules de « s'ouvrir » pour absorber le glucose (sucre), contribuant ainsi à sa régulation. Si les cellules deviennent insulino-résistantes (la clé ne fonctionne plus), elles n'absorbent plus bien le glucose malgré la présence de l'insuline. Le glucose se retrouve alors en trop grande concentration dans le sang, et en manque dans les cellules (voir le schéma ci-dessous et la fiche Diabète). Pour remédier à la situation et maintenir un taux de sucre adéquat, le pancréas doit produire toujours plus d'insuline. Un jour ou l'autre, le pancréas n'arrive toutefois plus à compenser, et la glycémie (le taux de sucre dans le sang) devient trop élevée.

L'insulino-résistance est aussi liée de près au surpoids, surtout à l'obésité abdominale, puisque les cellules adipeuses en excès libéreraient un signal chimique qui rendrait inopérants les récepteurs d'insuline des autres cellules, réduisant par le fait même leur capacité d'absorber le sucre.

Une glycémie élevée augmente le risque de maladie cardiovasculaire, car elle peut faire augmenter les taux de cholestérol et de triglycérides (lipides sanguins), et ainsi endommager les parois artérielles. Trop de sucre dans le sang peut aussi causer de l'hypertension. De plus, en secrétant des concentrations d'insuline anormalement élevées, le pancréas risque de s'essouffler avec les années et à la longue, l'hyperglycémie pourra entraîner un risque de diabète de type 2.

Mais tant que le pancréas réussit à maintenir une glycémie à peu près normale, le syndrome métabolique est difficile, voire impossible, à détecter par les tests de glycémie standard.

Complications

  • Diabète de type 2.
  • Maladies cardiovasculaires.
  • Syndrome ovarien polykystique (SOP). Le lien entre le syndrome métabolique et le SOP n'est pas tout à fait compris. Il se pourrait que le syndrome métabolique soit à la fois un facteur de risque et une conséquence du SOP, un trouble métabolique qui peut entraîner une infertilité à cause d'une absence d'ovulation. Beaucoup de femmes touchées par le SOP souffrent aussi de surpoids et d'insulino-résistance : le traitement initial de ces deux syndromes est donc semblable.
  • Les chercheurs soupçonnent également un lien entre le syndrome métabolique et d'autres maladies graves comme le cancer du sein, de l'utérus, de la prostate et du côlon ou la maladie d'Alzheimer, mais ce point est encore à l'étude.

Symptômes

Le syndrome métabolique ne présente pas de symptômes particuliers. Le diagnostic est établi par un médecin de famille selon les facteurs de risque énumérés ci-dessus. Cela dit, lorsqu'il y a manifestations de symptômes, cela indique que le syndrome métabolique s'est transformé en un problème plus grave comme un diabète de type 2 ou une maladie cardiovasculaire comme l'athérosclérose.

Personnes à risque

  • Si le syndrome est plus fréquent chez les femmes de plus de 60 ans et les hommes de plus de 50 ans, la tendance occidentale à la sédentarité et à l'embonpoint fait en sorte qu'il atteint des personnes de plus en plus jeunes. En effet, une enquête menée en 1999 au Québec auprès de 2 244 écoliers de 9, 13 et 16 ans révèle que, déjà à cet âge, 11,5 % d'entre eux souffrent du syndrome métabolique.
  • Personnes ayant des antécédents familiaux de diabète de type 2.
  • Personnes d'origine hispanique, afro-américaine, amérindienne ou asiatique.
  • Femmes atteintes du syndrome ovarien polykystique.

Facteurs de risque

  • Sédentarité.
  • Embonpoint ou obésité (un indice de masse corporelle de 25 ou plus; pour calculer votre poids santé, faites notre test Quel est votre indice de masse corporelle?).
  • Hypertension (tension artérielle supérieure à 130 mm Hg/85 mm Hg).
  • Faible taux de cholestérol HDL (« bon » cholestérol) et taux élevé de triglycérides.
  • Antécédents de diabète gestationnel ou avoir donné naissance à un bébé de plus de 4 kg (9 livres).

Pourquoi prévenir?

Des changements aux habitudes de vie suffisent pour agir de façon appréciable sur les facteurs de risque du syndrome métabolique et ainsi réduire les risques de maladies cardiovasculaires et de diabète.

  • Au cours de deux études cliniques récentes menées en Finlande (522 sujets suivis durant 3,3 ans8) et aux États-Unis (3 224 sujets suivis durant 2,8 ans9), une perte de poids d’environ 4 % et de 20 à 30 minutes d’activité physique par jour ont permis réduire de façon spectaculaire (58 %) l’incidence du diabète chez des personnes obèses souffrant d’insulino-résistance. De plus, au cours de l’essai mené aux États-Unis, le changement des habitudes de vie a été nettement plus efficace pour prévenir le diabète de type 2 qu’un médicament hypoglycémiant (metformine)9. Les conclusions d’une étude clinique antérieure (577 sujets suivis durant six ans) menée en Chine allaient dans le même sens : le recours à l’exercice physique et à un régime alimentaire faible avait fait baisser l’incidence du diabète de 42 %

Mesures de dépistage

Un suivi médical régulier permet de déceler la plupart des facteurs de risque du syndrome métabolique. Ce suivi est essentiel pour éviter l’évolution du syndrome vers des maladies comme le diabète de type 2 ou des troubles cardiovasculaires.

Mesures préventives du syndrome métabolique et de ses complications

Faire de l’activité physique. L’activité physique aérobique (toute activité stimulant le bon fonctionnement du système cardiovasculaire par une augmentation du rythme cardiaque) est un des meilleurs moyens de prévenir la résistance à l’insuline. En effet, le travail des muscles « force » l’absorption du glucose par les cellules musculaires, même en cas de forte résistance à l’insuline, ce qui permet de réduire la glycémie et le taux sanguin d’insuline. De plus, un programme d’activité physique régulier peut entraîner une perte de poids, ce qui, en cas d’embonpoint, est un autre moyen de diminuer le risque de complications du syndrome métabolique. On recommande généralement un minimum de 30 minutes d’activité modérée ou intense, idéalement tous les jours, sinon au moins cinq jours par semaine (marche rapide, nage, jogging, cyclisme, etc.).

Adopter une alimentation saine, riche en fibres et faible en gras. L’alimentation saine réduit tous les facteurs de risque du syndrome métabolique. On recommande à tous les patients, peu importe leurs troubles spécifiques, un régime riche en fruits et légumes, en grains entiers, en gras monoinsaturés et en produits laitiers faibles en gras. Par exemple, au cours d’une récente étude italienne randomisée menée auprès de 180 patients atteints de syndrome métabolique, on a conseillé à la moitié d’entre eux un régime de type méditerranéen (régime riche en grains entiers, en fruits et légumes, en noix et en huile d’olive) et à l’autre moitié un régime prudent (de 50 % à 60 % de glucides, de 15 % à 20 % de protéines et moins de 30 % de matières grasses). Après deux ans, seulement 40 des patients ayant suivi le régime méditerranéen présentaient encore des facteurs du syndrome métabolique, comparativement à 78 patients dans le groupe témoin. Au cours d’une étude antérieure portant sur 120 femmes obèses, ce même régime méditerranéen et un programme d’activité physique avaient donné de bons résultats au chapitre de la perte de poids et de la réduction de la résistance à l’insuline et des marqueurs de l’inflammation (protéine C-réactive, interleukine-6). Par ailleurs, une étude récente portant sur 42 sujets atteints du syndrome métabolique indique que l’ajout de 21 g par jour de fibres de blé à un régime alimentaire riche en fibres a fait baisser de façon significative l’hypertension, la glycémie et le taux de cholestérol des participants, par rapport à seulement un régime riche en fibres.

Le fait de réduire l’apport calorique en diminuant la taille des portions aurait aussi un effet positif, même en absence de perte de poids. On recommande également de :
- restreindre sa consommation de gras saturés pour réduire l’insulino-résistance;
- limiter sa consommation de sel pour abaisser la tension artérielle;
- réduire sa consommation de glucides à index glycémique élevé pour abaisser les taux de triglycérides.

Perdre du poids. L’embonpoint est, avec la sédentarité, la première cause du syndrome métabolique. L’embonpoint abdominal est particulièrement en cause dans l’insulino-résistance et ferait augmenter le risque d’athérosclérose.

Traitements médicaux

Puisque le syndrome métabolique n’a été bien défini que tout récemment, son traitement spécifique est encore largement à l’étude. Les chercheurs se questionnent sur la pertinence de traiter le syndrome métabolique comme un tout, plutôt que de réduire les facteurs individuels un à un grâce à des traitements classiques (pour l’hypertension, l’hypercholestérolémie, etc.). Pour l’instant, l’objectif principal du traitement consiste à abaisser les risques de souffrir d’un trouble plus grave.

Habitudes de vie

Lorsque le diagnostic de syndrome métabolique est posé, le médecin traitant propose d’abord une modification importante des habitudes de vie pour tenter de freiner la progression du syndrome et en éviter les complications, ce qui rejoint plusieurs des stratégies de prévention mentionnées plus haut :

  • Adopter un régime riche en fibres alimentaires, faible en gras saturés et pauvres en aliments à index glycémique élevé.
  • Perdre du poids, surtout s’il s’agit d’embonpoint abdominal.
  • Faire de l’activité physique : au moins 30 minutes d’exercice par jour tous les jours, sinon cinq jours par semaine.
  • Arrêter de fumer.
  • Être suivi régulièrement par son médecin.

Tel que mentionné plus haut, trois études de grande envergure démontrent l’efficacité de la combinaison régime alimentaire sain/perte de poids/activité physique pour réduire le risque d’être atteint d’un diabète de type 2.

Médicaments

L’usage de médicaments pour traiter le syndrome métabolique est encore à l’étude. Certains se sont cependant révélés efficaces pour prévenir les complications liées au syndrome métabolique au cours d’études de grande envergure. Par exemple, les hypoglycémiants utilisés pour traiter le diabète de type 2 comme le metformin (Glucophage®) peuvent aider à contrer l’insulino-résistance chez les personnes atteintes de syndrome métabolique.

On traite parfois l’obésité liée au syndrome avec des médicaments pour couper l’appétit (sibutramine) ou pour inhiber l’absorption de gras (orlistat). Le traitement de l’hypertension ou de l’hypercholestérolémie, ainsi que l’utilisation de l’aspirine, font partie des stratégies pour prévenir les maladies cardiovasculaires. Pour le moment, cependant, il n’existe pas de médicament ciblant exclusivement le syndrome métabolique.

Bonne journée,

Marie claude

ref: passeport.sante.net


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Marieclaude 499 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines