Voilà 3 mois que nous nous sommes installés avec les juments sous les fenêtres. Que se passe-t-il après les 1ères semaines de découverte ?
Les juments sont « comme des coqs en pâte » : nous comprenons leur moindre demande, cela va du hennissement capricieux qui exige l’accès au jardin alors que celui-ci est détrempé, en passant par le petit frou frou qui signifie « je t’ai vu, tu es derrière la fenêtre ». Je crois pouvoir dire en toute humilité que nous maitrisons toute la gamme de leurs demandes : « j’ai froid », « il pleut », « j’ai faim », « je veux rentrer », « je suis inquiète », « viens nous voir »…. et j’en passe. Nous sommes assez impressionnés par l’étendue du langage de nos juments, elles savent se faire comprendre et, lorsqu’un caprice leur vient, peuvent se transformer en dictateurs à sabots.
Quant à nous, couple de bipèdes, nous sommes dans un état totalement différent : la moitié masculine gère la maisonnée au quotidien, termine ses journées exténué mais heureux et fière de tout le travail accompli (devant lequel je ne manque pas de me pâmer à mon retour, il a déjà totalement transformé le jardin qui était à l’abandon et pour lequel nous avions reçu des devis de 5000 euros afin de le remettre en état !). Quant à moi, la moitié féminine, j’ai bien failli me briser à l’annonce de l’hiver: partir de nuit, rentrer de nuit, subir le froid, constater la fuite inexorable du fioul si chèrement acquis, le fait de ne plus trouver le temps de monter ma jument a été la cerise sur le gâteau… J’ai donc bel et bien amorcé une vraie dépression hivernale, mais il était hors de question de me laisser aller : une dépression alors que je venais de réaliser mon rêve ? Ah ça non alors !! Je navigue donc de coups pieds aux fesses auto portés en coups de pieds aux fesses envoyés par mes proches, certes mon arrière train est endolori
mon derrière en selle ! Ça ressemble à un pansement sur une plaie béante ? non non c’est bel et bien ça le cataplasme magique : monter ma jument, la remuscler tranquillement mais surement va me permettre d’oublier toutes ces idées noires.
Ma pauvre jument n’a pas été montée depuis près de 2 mois, à 18ans, un tel régime lui a fait perdre le peu de muscles qu’elle avait, je dois donc me contenter de séances très courtes au début afin d’éviter de la faire souffrir. Il y a un point positif non négligeable : ce bac à sable dont je me plaignais tant est devenu parfait : la pluie et les 3 citernes de 300 litres que nous avons vidé dedans ont eu raison de sa profondeur, il ne lui manque plus que quelques mètres supplémentaires.
Je conclurais en 3 mots : VIVEMENT LE PRINTEMPS !!!