La milice bris’ ailes de Brice, brave pistolet, amorce la rafle des moutards. Petit, sa cerise coiffée de cuivre lui valait les tourments du jeu de l’Epervier. Quand les morveux étaient bien lunés, ils se contentaient d’une ronde à la récré pour lui chanter un poème détourné : coupez l'rubis / avec la houe / cheveux vermeils/ cheveux de roux /…
Devenu grand, le voilà exécuteur des basses œuvres du petit capitaine de l’équipe. Il envoie les silhouettes bleu horizon – quel horizon ? La ligne bleue des Vosges est loin de certains villages – faire des rondes de jour. Déployés une main sur la matraque du copain ils courent sur les écoles et ma foi la pêche est bonne. Tout le monde n’est pas le fils du père de Nemo. « Méfiez-vous jeunes mignards, nous sommes venus avec les chiens et Ysengrin féroce comme le fer ne mange pas que des poules, il aime aussi les chiards en cagoule. – Eh ! toi, le chaperon ! Ta mère a compris pour la forêt mais s’est gourée de protection ! Le préau n’est pas sûr et je te sens le téton jeunet et le fessu mignon. Vois ma consœur qu’est pas farouche, et laisse-toi faire qu’elle touche à ta culotte, on dira que c'aurait pu être une hotte pour de la neige ou du chichon, on sait ce que recèlent les nichons de pucelle. Et pas la peine de cafter à vos parents qui se feront expulser, certains ont des gueules de harengs ! Quand à ceux qui ont le bon plumage pour rester au pays du fromage, on peut mettre vos vieux au chômage.
– Où est passé Nicolas de Myre, protecteur des enfants, des veuves et des faibles gens ?
– Vos gueules et si ça vous fait mal aux burnes, prenez-vous en à vos pères, c’est eux qui ont mis le bulletin dans les urnes. »