Modernisation

Publié le 06 décembre 2008 par Poussemanette

La Régie se modernise. Pour le voyageur client, qu'il ait de belles stations propres et lumineuses, de beaux matériels qui l'amèneront d'un point à un autre vite et en toute sécurité (enfin elle essaie) à un coût attractif.
La modernisation, c'est donc accroître le nombre de trains et accentuer la régularité. Tout parait si simple écrit ainsi sur le papier. Mais sur le terrain, côté agents, c'est une autre histoire. Sous couvert d'agir sous la pression du STIF (responsable, selon la Régie, de tous les maux), les cadres de notre belle entreprise sont devenus des technocrates, y compris ceux issus de l'exploitation. Ils ont été conducteurs et le revendiquent afin de légitimer le soit disant bien-fondé d'un esprit d'entreprise qui a perdu tout son sens. Mais jamais, jamais, on ne les voit pousser la manette quand ils montent en loge. Par contre, pour sanctionner à la tête du client, c'est-à-dire tous ceux qui veulent faire respecter les conditions de travail; ceux qui s'investissent dans le syndicalisme; ceux qui débutent et font une bêtise, auxquels on ne donne pas de seconde chance afin de s'améliorer (à moins de devenir corvéables à merci); ceux qui refusent ostensiblement d'être volontaires sur un jour de repos être des technocrates ne les dérange pas, apparemment. Bon, finalement la Régie devient comme toutes les autres grosses boîtes, pas de quoi en faire un fromage. Oui mais... Les sanctions, à la Régie, étaient acceptées car les agents se sentaient épaulés par leurs cadres. Il existait ce fameux esprit d'entreprise, le vrai, celui qui faisait qu'un opérateur et un cadre pouvaient communiquer sur les pénibilités des différents métiers. Les agents n'étaient pas poussés à la faute, ils la commettaient et étaient sanctionnés. Point. Ce n'est plus le cas. Il faut maintenant atteindre des objectifs et eux seuls sont importants. Ces objectifs à atteindre sont contraires aux règles de sécurité qu'on nous impose. Il faut aller vite, ne pas prendre le temps de réfléchir. Si on passe à côté de l'erreur, tant mieux. Si on commet une faute sous la pression, hop, sanctionné.
Les agents travaillent dans de mauvaises conditions et mettent ainsi la sécurité du métro en péril. Ils en ont assez. La grogne monte.
Moderniser le métro, oui. Mais pas à n'importe quel prix. Pas au prix de la sécurité.