par Makhno
Nan ! Aujourd’hui je vais vous narrer un petit épisode révélateur, relaté en marge et en “locale” par la “Voix du Nord” et relatif à l’ambiance qui régnait (selon la même), pendant “l’intervention historique” que chacun sait.
Plantons le décors : un grand hangar en béton, forcément très laid et originellement destiné à recevoir les “fans” de tout ce que la chanson française (mais aussi étrangère) compte de gloires éphémères (ou pas, d’ailleurs) et fortement sonorisées. Comme cadre historique, on a fait mieux, c’est sûr.
Mille deux cents qu’ils étaient, selon la “Voix du Nord” (6000 selon la police).
Tout le ban et l’arrière ban de la “Sarkozie régionale”, des élus bien entendu, mais aussi des “décideurs” et quelques compagnons triés sur le volet, enfin bref : les “forces vives” du coin, quoi.
Déjà, au travers des quelques larges extraits qu’on avait pu “apprécier” (bien obligés), sur toutes les différentes chaines privées (on se demande bien de quoi) et nationales (profitons en tant qu’elles existent) qu’on a, j’avais pu remarquer que… comment dire sans me montrer désagréable : “tout ça semblait un peu manquer de vigueur et d’enthousiasme”, si vous voyez ce que je veux dire.
Ah Ben ! N’effet !
Selon le journal, non seulement ça manquait de, mais en plus, ces Messieurs z’et Dames (Messieurs surtout), à la fin du “truc historique”, se seraient contentés de, je cite : “murmurer la Marseillaise”.
- Eh ! Mâme Durand ! Rendez compte ? “murmurer la Marseillaise” !
- Ben vui ! Déjà les “autres” qui nous la sifflaient et maintenant “l’élite républicaine de droite” qu’on a, qui la murmure. D’où qu’on va ?
Mais c’est pas tout.
L’autre soir. Quand c’est que les “camarades pluriels” ont finalement découvert (avec surprise), que c’était bien Martine qu’avait gagné la partie de “poker menteur”, je vous le donne Emile,. Qu’est ce qu’ils ont murmuré les “socialisses lillois” du haut de leur QG de campagne ? Tout juste : “l’Inter” (comme ils disent chez les bobos de gôche) rien de moins.
- Emouvant ? Nan ?
Tiens, à propos d’émotion.
Par ces temps de brouillard, de pluie mêlée de neige fondue, je me suis remis (bien obligé), à la lecture, tout en surveillant du coin de l’oeil mon vélo en train de rouiller. “Metaleurop, paroles ouvrières” que ça s’appelle, c’est un certain Fajardie qui l’a écrit et publié aux éditions Mille et une nuits. (Cherchez po, vous trouverez po.) Juste un petit morceau, “pour la route”.
“Les drapeaux rouges du Parti Communiste et du Parti Socialiste claquent dans le vent. Après la minute de silence à la mémoire de tous les ouvriers tués ici depuis cent neuf ans, décapités par les machines, pulvérisés par les explosions de four ou brûlés vifs comme de l’amadou par les métaux en fusion à plus de mille degrés, la fanfare joue “L’Internationale”.
Je suis de ceux, je l’avoue, dussé-je en être puni par de récentes lois scélérates, que la Marseillaise laisse de glace mais qui sont toujours profondément émus par “L’Internationale”, ce vieux chant révolutionnaire qui fut, dans l’Histoire, entonné par des centaines de millions d’hommes et de femmes qui voulaient changer la vie et faire chanter les matins, de Paris à Berlin, de Londres à Moscou, en passant par Pékin, Mexico, Budapest, Madrid, Turin … Que reste-t-il de tous ceux là, de tous ceux qui y ont cru, de tous ces camarades inconnus et que pourtant j’imagine tel des frères dont nous n’avons pas su, les défaites succédant aux débâcles, depuis trente ans, préserver l’héritage historique ?
C’est pas tout ça. Comme dit Baptisse : “Et si on en chantait une petite ?”
Cordialement
Makhno
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