On avait déjà compris que les parlementaires ne pigeaient strictement rien aux structures financières et que le Conseil fédéral ne valait pas mieux.
Mais au milieu d’un gué pourtant particulièrement dangereux, voici que l’on apprend aujourd’hui que les fameux six milliards ont filé hier vers Jersey, vers UBS Jersey donc, ou à une portée de canons respectable de toute possibilité de les récupérer facilement.
Outre comme le mentionne le PS que cette situation de faits et de fait accompli est choquante en soi, elle est de nouveau justifiée par de faux motifs. On nous parle d’impôt anticipé pour tenter de faire passer la pilule, mais le problème n’est pas là.
L’émetteur de l’emprunt obligataire convertible en actions n’est pas la banque helvétique mais une de ses filiales étrangères.
Et donc une nouvelle fois le peuple se fait avoir par la naïveté d’un gouvernement finalement bien en mal de trouver des solutions intelligentes à des problèmes qui le dépassent manifestement. Laisser l’AFF signer un contrat portant sur une aide populaire de secours avec une société offshore démontre bien une complicité inquiétante, mais plus vraisemblablement une nagée complète et réitérée du gouvernement helvétique.
Car la véritable raison n’a strictement rien à voir avec un problème d”impôt anticipé que le gouvernement suisse pouvait régler en deux coups de cuillères à pot.
Non, le problème est plus subtil et trivial: l’argent a juridiquement du moins, quitté la Suisse, donc, et si jamais on devait actionner le groupe UBS bénéficiaire pour le récupérer (hypothèse….), il faudrait aller jouer devant les Tribunaux des Iles Anglo-Normandes pour tenter de récolter trois sous.
Autant dire que la souscription de cet emprunt convertible s’apparente maintenant beaucoup plus pour la Confédération à un don à la Chaîne du Bonheur qu’à un placement sensé et censé rapporter une fois quelque chose.
Triste réalité qui ne fait même pas piper un mot à un seul des partis bourgeois : c’est dire s’ils se soucient de l’intérêt public … fichtre.