Alain Souchon, ze Concert

Avant de lire ce qu'est un concert de Souchon, si vous cliquez ici, vous pourrez voir l'interview intégrale réalisée ces derniers jours pour Classic 21.

Du pur Souchon. 

Un double souvenir qui date de 2006. Le 5 mai à Bruxelles, Forest National et le 23 juin 2006 au Zénith de Paris.

______________

A chaque fois la salle est pleine, les places sont assises, mais les gens ont vite fait de se lever pour être au bord de la scène. La moyenne d’âge avoisine les 40 ans. J’observe les gens qui s’installent avant le concert, une partie non négligeable est constituée de gens venus seuls.

Souchon diviserait-il les couples ? Bizarre.

Bizarre aussi ce batteur qui porte un casque sur les oreilles. Et s'il écoutait le dernier album de Joey Starr ?

Une belle contrebasse acoustique en bois rouge trône au milieu de la scène. Des grandes tentures pendent du plafond, l'éclairage qui les peint tantôt en ocre, tantôt en bleu crée une chaleur, une atmosphère digne d'une soirée dans une maison cossue au coin d'un feu de cheminée qui crépite.

 

Au décor élégant vient s'ajouter la décontraction de Souchon, l'excellence des musiciens, les rythmiques entraînantes et les textes à la fois ironiques et profonds.

A un concert de Souchon, il y a aussi des sketchs, deux exactement. Ils sont racontés avec ce phrasé si particulier et cette fausse désinvolture. Des sketches à double lecture, extrêmement drôles et particulièrement piquants.

Dans l'un d'entre eux, il y évoque notamment un type qui volait chaque jour 800 Euros lorsqu'il travaillait à l'administration de Paris. 800 Euros pour se payer des sachets de thé ! Les parisiens s'en souviennent encore, ils ont bien ri …jaune en écoutant tout ça. Des souvenirs leur sont revenus !

 

La chanson Les Cadors est venue ensuite appuyer un peu plus le message du sketch. Puis il y a eu Poulailler Song, avec le second guitariste dans le rôle de la poule. Il a d’ailleurs des faux airs de Axel Bauer celui là.

Au début du concert de Paris, Souchon avait commencé par quelques mots au public : “Merci à tous d’avoir braver la chaleur (la clim du Zenith devait être en panne, il faisait chaud à crever dans la salle) et d’avoir bravé la coupe du monde. Ne vous inquiétez pas, on vous tiendra au courant s’il se passe des choses graves, enfin je veux dire importantes…”

 

C’est vrai que même plongé dans l’ambiance de ce concert, il était difficile de ne pas penser au match France-Togo que les bleus de Zidane devaient gagner 2-0.

Les minutes passaient et rien. Puis vers 22h20 Souchon a dit que la France menait 1 à 0 “…C’est bien que nos footballeurs gagnent, non c’est bien, ça leur fait plaisir, on leur veut pas de mal.” Lorsqu'il a annoncé le 2-0, la foule sentimentale s’est prise à hurler sa joie. 

 

A Bruxelles, l'ambiance était davantage au vagabondage.

De la musique, des mots, des paraboles…des sentiments…des souvenirs aussi, les bons comme les moins bons que le temps finit par aplanir…des mensonges aussi…ceux des autres…faut voir comme on nous parle. 

Une chose est certaine…ce vendredi là à Forest National…le vent de Belgique envoyait mélancolique ses flonflons à la Française, ses fancy fair à la fraise…  

Puis… Après un…deux…trois rappels, peut être plus…Souchon a dit au revoir à Bruxelles la belle…il est parti…nous laissant la gorge serrée avec l’envie qu’il reste… 

Les lumières se sont rallumées…personne ne voulait partir…Il y avait un couple à côté de moi, la jeune femme avait les larmes aux yeux. Elle implorait Souchon de rester tellement le moment avait été fort. Par petits groupes, les gens sont partis. 

Le couple est restait encore un peu, puis il a fallu partir, la salle était vide…et si en plus il n’y’a plus personne.