Le 16 octobre 1984, à Lépanges sur Vologne, dans les Vosges, Grégory Villemain disparaissait de chez lui alors qu'il jouait dans le jardin. Sa mère, Christine Villemain, repassait du linge à l'intérieur de la maison avec de la musique et n'a rien vu rien entendu. Le soir, est retrouvé le corps inanimé du petit garçon dans les eaux de la Vologne, ligoté.
L'autopsie expliquera que l'enfant fut drogué et noyé. L'affaire déclenchera une frénésie médiatique hors du commun. Le petit village de Lépanges sur Vologne si tranquile d'ordinaire fut envahi par les journalistes. L'enquête a commis des "ratés": des pièces à conviction ont été rendues inexploitables suite à des négligences des enquêteurs. De plus, le juge d'instruction fut surnommé par la presse "le petit juge" à cause de sa taille et de son maigre expérience. Il privilégiait un week end prolongé à la place des aveux de Murielle Laroche, nièce de Bernard Laroche, cousin de Jean Marie Villemain, mari de la mère de Grégory. A son retour, la jeune fille, fragile psychologiquement, se rétracta. On peut ajouter que le secret de l'instruction était bafoué sans cesse et que le juge ne prit aucune mesure en remettant en liberté Bernard Laroche.
24 ans après les faits et 7 ans après la cloture de l'instruction, la cour d'appel de Dijon a ordonné la réouverture du dossier faisant ainsi droit à la demande des époux Villemain qui souhaitent connaitre la vérité sur la mort de leur enfant grâce aux progrès de la science en matière de génétique, notamment concernant l'ADN. En effet, il convient de rappeler que l'ADN est apparu dans les affaires criminelles en 1985. Ils souhaitent faire expertiser les cordelettes avec lesquelles l'enfant fut retrouvé. L'Institut génétique de Nantes a confirmé qu'il était possible de retrouver des traces d'ADN même 24 ans après les faits étant donné que les scellés étaient bien conservés.
Les avocats des époux Villemain restent prudents sur les chances de succès qu'ils qualifient d'"aléatoires" car les traces relevées doivent être identifiables c'est-à-dire qu'il faut les comparer avec les ADN des protagonistes du dossier. Selon leur avocat, Maitre Thierry Moser, les résultats devraient être connues pour mai ou juin 2009.
En 2000, la justice avait tenté de retrouver des traces d'ADN sur les lettres envoyées par le corbeau mais elles furent inexploitables.
L'avocat de la famille Laroche, Maitre Gérard Welzer, a quant à lui demander la réouverture totale du dossier. Il veut que la vérité totale soit faite sur cette affaire. Il veut notamment sur demande de sa cliente que soient examinées les cassettes audiovisuelles du corbeau afin de déterminer s'il s'agit d'une voix d'homme ou de femme. Le problème juridique qui se pose est que Marie Ange Laroche, veuve de Bernard Laroche, n'est pas partie civile et ne peut donc pas avoir accès au dossier. C'est pourquoi son avocat va faire cette demande prochainement. Celui-ci précise qu'elle ne s'exprimera pas dans les médias car elle demeure encore traumatisée par l'assassinat de son mari.
Il convient toutefois de préciser que les scellés, relativement bien conservés, laissent une tache difficile aux experts car les vêtêments du petit garçon sont en moins bon état à cause de leur séjour dans l'eau et aucune précaution particulière n'a été prise.
Mais, il est clair, qu'à l'époque, la science étai moins développée que de nos jours. Espérons qu'elle mettra un terme à tous les déboires de l'enquête et à tous les fantasmes et passions qu'a déchainé cette affaire, surtout notamment pour que les familles des victimes retrouvent enfin la paix.