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Mercredi dernier, le président de la Commission européenne a présenté le "plan de relance européen." Très attendu, il a quelque peu déçu. Cette semaine, Nicolas Sarkozy se lançait dans la danse, en annonçant mercredi des mesures de lutte contre la pauvreté, et jeudi un plan de relance franco-français. La liste des mesures européennes Le plan européen ressemble davantage à un cadrage général des politiques nationales qu'à une impulsion coordonnée. Sur 200 milliards d'euros annoncés dans la relance, 170 milliards sont des dépenses nationales. Les 30 milliards restant proviendront pour moitié de la Banque européenne d'investissement. In fine, le budget communautaire n'alimentera que pour 15 milliards d'euros le fameux plan. La Commission suggère ainsi une combinaison de dépenses publiques et de réductions d'impôts. Sa boîte à outils est plutôt éclectique : Simplification des critères d'accès au Fonds social européen. Réduction des charges sociales sur les bas salaires. Augmentation de 30 milliards des prêts de le BEI aux PME Simplification des procédures administratives de création d'entreprises. Investissements dans les infrastructures d'énergie et de communication (via le déploiement accéléré des fonds de cohésion européens). Développement durable : rénovation des bâtiments, promotion des produits verts (via une TVA réduite), développement des technologies propres dans l'automobile et la construction Soutien aux investissements privés dans la recherche et le développement. Promotion de l'Internet à haut débit "pour tous". L'Allemagne est réticente. La rencontre d'Angela Merkel et de Nicolas Sarkozy lundi 24 novembre n'y a rien changé. L'Italie non plus de dépensera pas à la hauteur espérée par la Commission européen: son propre plan de relance ne s'élève "qu'à" 0,5% du PIB. Le plan français Nicolas Sarkozy a donc présenté son plan jeudi 4 décembre. Les sommes annoncées sont impressionnantes : 26 milliards d'euros dont 15,5 milliards de dépenses supplémentaires en 2009. Le déficit budgétaire atteindra 4% du PIB, contre 3,1% initialement prévu. Les mesures mêlent des actions à court-terme, dont on peut discuter de l'impact, et des investissements souvent trompeurs à plus long terme. Un feu de paille pour réchauffer un pays transi ? La relance immédiate : Créances sur les entreprises : l'Etat remboursera ses créances sur les entreprises (TVA, crédit d'impôt sur les sociétés, etc). Cette mesure, qui représenterait un tiers du plan, ne créerait pas de déficit et permettrait d'injecter 11 milliards d'euros de liquidités dans les PME. Exonération de la totalité des charges patronales pour les embauches par les très petites entreprises (<10 salariés): seront concernéesles embauches réalisées en 2009 de salariés, payés jusqu'à hauteur de 1,6 fois le Smic. Le coût estimé de cette mesure est de 700 millions d'euros. Cette aide de l'Etat, dégressive avec le salaire, sera maximum au niveau du Smic (180 euros par mois) et s'éteindra à 1,6 SMIC. L'aumône aux plus démunis : une prime de 200 euros aux 1,8 millions de bénéficiaires potentiels du RSA versées à la fin mars 2009. Extension du prêt à taux zéro en 2009 pour tous les achats d'un logement neuf. Son montant sera doublé : la quotité du prêt passera à 30 % du prix du logement et les montants de plafonds de prix des logements sont augmentés. Sarkozette automobile : les groupes français sont en difficultés, les ventes de véhicules ont chuté de 14% sur 12 mois glissants (à fin novembre). La réponse gouvernementale: une "Sarkozette" comme la qualifie Challenges. Le président a en effet annoncé un relèvement de la prime à la casse, de 300 euros à 1 000 euros pour l'achat d'un nouveau véhicule " propre ", et conditionné à une ancienneté rabaissée de 15 ans à 12 ans pour l'ancienne voiture. Cette prime sera accordée pour l'achat d'un véhicule particulier ou d'un utilitaire léger émettant moins de 160 g/km de CO2. Son coût est estimé à 220 millions d'euros. Des baisses de TVA ciblées con