Livre choisi totalement au hasard parmi ceux qu'on pouvait me prêter...
Madame Marguerite Bâ a grandi auprès d'un père quasi-ingénieur et d'une mère traditionniste, s'est mariée avec un beau Peul, est devenue institutrice puis inspectrice de l'Education Nationale malienne après avoir élevé 8 enfants et travaillé au co-développement.
Mais les enfants et les petits-enfants de Madame Bâ sont tous atteints de l'étrange "maladie de la boussole", cette maladie qu'elle ne comprend pas, qui les pousse à regarder, fascinés, la télévision française et à ne rêver que d'une chose : un visa et un aller simple pour Paris, ou plutôt Montreuil ou Villiers-le-Bel.
Mais le jour où son petit-fils Michel lui est enlevé pour aller jouer au football en France, Madame Bâ doit demander un visa pour aller chercher. En remplissant son formulaire, elle raconte alors sa vie, parce que les questions qui ne s'intéressent qu'à des morceaux ne peuvent pas reconstituer l'unité de la vie d'une femme africaine.
J'ai beaucoup aimé le début, l'enfance de Marguerite, et bien que ne connaissant pas du tout le Mali, j'ai trouvé qu'Erik Orsenna, qui y a passé un certain temps, rendait très bien compte de l'ambiance, des traditions et de liens familiaux. Pourtant, la lassitude est venue après environ 300 pages (le roman en édition poche en compte 500 en tout). Ce n'est malgré tout pas un mauvais roman, loin de là, et j'ai trouvé que la fin rattrapait un peu mes précédents impressions.
Le thème est intéressant et la construction originale : Madame Bâ nous raconte sa vie au fil des questions du formulaire de demande de visa. C'est un personnage très attachant, et on ne peut pas en dire autant des quelques autres, Français ou Maliens, car il y a la même proportion de pourris dans les deux camps...
J'ai en fait préféré la première partie qui se rapprochait un peu des contes, à la suite qui est beaucoup plus terre-à-terre, mais pas moins intéressante... Mais j'ai appris des choses et j'ai une vision je l'espère un peu plus juste de l'Afrique qui n'est pas si présente que ça dans la littérature française...