Le Grenelle de l’Environnement avait entre autres abordé le sujet de la communication et de la publicité. Aujourd’hui, le principal organe de régulation est l’ARPP (ex BVP Bureau de la Vérification de la Publicité). Une structure composée d’annonceurs, de diffuseurs et de publicitaires.
Un peu comme si vous vouliez réguler le monde de l’automobile avec des pilotes de F1, des concessionnaires et des constructeurs de voiture… En général, quand on fonde un organe de surveillance ou de contrôle, on essaie d’intégrer différents acteurs aux intentions différentes mais complémentaires.
Dans le cas de l’ARPP, le seul groupe neutre consiste en une trentaine de juristes chargés de vérifier que les propositions publicitaires rentrent dans le cadre d’un code de déontologie. Celui qui m’intéresse est bien sûr celui sur l’argument écologique.
Voici le texte au format PDF
Le passge 2-6 a retenu mon attention:
La publicité ne doit pas donner ou paraître donner une garantie totale ou complète d’innocuité dans le domaine de l’environnement, lorsque les qualités écologiques du produit ne concernent qu’un seul stade de la vie du produit ou qu’une seule de ses propriétés.
Il y a quelques temps, j’ai fait le test: j’ai envoyé un long dossier commenté sur une publicité dont j’ai déjà parlé ici. Au téléphone, on m’a bien fait comprendre que l’ARPP ne s’adressait pas au simple citoyen. “Vous êtes de quelle agence ?” a-t-on insisté ? Ensuite, on m’a dit que mon mail n’arrivait pas. Qu’il me fallait faire un courrier. J’avoue que je n’ai pas eu le courage d’imprimer les supports en question.
Contre toute attente, j’ai reçu une réponse au bout d’un mois. Une juriste m’informait avec un mail on ne peut plus personnel…
Monsieur,
Nous avons pris connaissance de votre réaction qui a retenu toute notre attention. Nous vous prions de bien vouloir nous excuser pour notre réponse tardive.
Cette campagne nous apparaît conformes aux règles déontologiques en vigueur, que vous pouvez consulter sur notre site internet www.arpp-pub.org .Sachez que nous sommes particulièrement vigilants à l’utilisation d’arguments écologiques et environnementaux.
Veuillez agréer, Monsieur, l’expression de nos sentiments distingués.
Bon j’agréé et même je me dis que je vais téléphoner (eh oui j’ai un numéro et j’ai comme une sensation d’avoir été laissé sur ma faim !) mais rebelote ! Au standard, on me fait comprendre que jamais un citoyen ne doit avoir une explication… Les standardistes avaient tout de même un peu de mal à m’expliquer pourquoi je n’ai pas le droit d’avoir la juriste au téléphone.
Alors je me suis dit qu’il devait bien y avoir quelqu’un pour enregistrer ma doléance. Et là je me suis souvenu de ce qu’avait fait l’Allaince pour la Planète il y a plus d’un an.
Sachant que l’Alliance pour la Planète avait jadis épinglé 30 publicités qui étaient passées à travers le filtre du BVP (aujourd’hui l’ARPP donc), on espère vite la revoir au boulot.
C’est justement l’ambition de l’Observatoire Indépendant de la Publicité qui devrait voir le jour prochainement.
Seul problème, pour embêter vraiment un annonceur, seul l’article 121-1 du code de la consommation (et la directive européenne 2006/1414 C) permettent vraiment d’embêter.
Il semblerait que l’article déontologique cité plus haut ne serve à rien…