La lutte entre les Mayans s’intensifie et l’arrivée de cet agent fédéral apparemment liée à Tara n’arrange pas les affaires des Sons of anarchy qui décident de s’unir à un autre club ami, les Tribes. Enfin on parle d’unification mais l’oncle Jury n’a clairement pas le choix. Limite une OPA hostile mettant sur les Tribes sur le fait accompli. Et qui plus est, Jax joue avec le feu en provoquant clairement les Mayans sans que l’on en comprenne réellement le but, si ce n’est celui de s’opposer de plus en plus à Clay. Le rituel de l’unification est très intéressant car ça nous permet de découvrir un milieu que je ne connaissais pas du tout, comme c’est le cas, je l’imagine, pour la majeure partie du public. Et tout ce passage est vraiment excellent. Qui plus est, on continue de noircir le tableau concernant les clubs de motards en parlant cette fois de leurs liens avec la prostitution. On est finalement dans le même bateau que la fille ramassée par Jax au bord de la route. Au début elle le trouve sympa mais elle finit par déchanter en découvrant le milieu dans lequel elle est tombée. Du coup son petit ami violent ne semble pas être le pire des choix. Clay montre d’ailleurs qu’il n’est pas un saint en trompant à la vue de tous Gemma. Cela m’a assez étonné. Je croyais leur couple assez solide et sincère et on se rend compte qu’il y a apparemment certaines libertés qui peuvent être prises. Tout cela à cause d’une remarque de Half Sack au sujet du joli petit lot qu’est toujours Gemma.
Gemma est d’ailleurs toujours le personnage que je préfère car de 1) elle a toujours une idée derrière la tête et de 2) Katey Sagal est tout simplement formidable dans ce rôle. Son rapprochement avec Tara est intéressant car permet de la mettre sur la piste de l’agent fédéral même si elle ne le sait pas encore. Et il y a toujours cet aspect profondément maternelle chez elle. Gemma est extrêmement protectrice et on sait qu’elle peut aller très très loin pour protéger son fils.
De façon générale, la série continue de construire son histoire mais encore plus ses personnages. Si au début j’avais un peu de mal avec cette bande de voyous, tous deviennent peu à peu attachants et on apprend à les connaître davantage. La série a le mérite de ne pas enjoliver le tableau en montrant par exemple les gentils motards contre la police corrompue. Au contraire, on prend comme dans les Soprano le parti de se mettre du côté des hors la loi avec tout ce que cela implique. Au fond c’est le plus honnête de tous, à savoir Unser l’adjoint du shérif qui est présenté comme le méchant de l’histoire. Par ci par là on nous livre des éléments sur les personnages comme le passé de Tig en prison qui apparemment sodomisait les plus jeunes prisonniers pour satisfaire ses envies purement physiques. Et l’analyse sur l’économie de Charming en début d’épisode est également intéressante car si Unser voit d’un mauvais œil tous les trafics des Sons of anarchy, la population elle n’y voit rien de contraire car cela permet aux petits commerçants de vivre tranquillement sans craindre l’implantation de grosses chaînes de magasins comme les cafés Starbucks. Au final chacun s’y retrouve et la vie de Charming s’accommode parfaitement sous la protection de ce gang.
Ainsi plus le temps passe et plus Sons of anarchy prend ses lettres de noblesses et malgré le sujet pour le moins assez rude on est très loin d’une série comme le Rebelle avec Lorenzo Lamas. Même si Charlie Hunam a les cheveux longs qui flottent dans le vent sur sa grosse moto et qu’il fait les yeux doux pour appâter le public féminin. Sons of anarchy est une série dense, brillante et passionnante pour qui veut bien passer par delà les préjugés que l’on pourrait avoir en lisant le pitch de la série.