Magazine Cinéma

Charles Bronson

Par Stella

Il y avait à la télévision l’autre soir Adieu l’ami, un film de 1968 avec Alain Delon et Charles Bronson. Jean Herman, le metteur en scène, est plus connu sur la scène littéraire sous le nom de Jean Vautrin, fameux auteur de roman policier. C’est dire si l’intrigue promettait d’être bien ficelée. Une trentaine d’année a passé sur ce film, aux amateurs du genre il ne paraît plus aussi efficace qu’à sa sortie. Restent les images des acteurs, Delon “belle gueule” et surtout Bronson, dont le physique entier m’a toujours impressionnée.

Pour son public d’afficionados, cet acteur américain était un dur, un vrai, qui ne craint ni les coups, ni la mort. Celle-ci a pourtant fini par le rattraper, samedi 30 août 2004, au Cedar Sinaï Hospital, à Los Angeles, où il avait été admis quelques semaines plus tôt pour une pneumonie. Il avait 81 ans et était atteint depuis plusieurs années de la maladie d’Alzheimer. De lui, on retient l’exceptionnel talent, servi par un physique hors du commun. Bronson avait la gueule de ses emplois de héros nihiliste et violent, mû par la vengeance. Un visage en lame de couteau, une fine moustache et surtout deux yeux bleu d’azur, fendus en amande, qui lui donnaient le regard fixe et froid du justicier impitoyable.

L’inquiétant joueur d’harmonica d’Il était une fois dans l’Ouest, western fameux de Sergio Leone (1968), est né Charles Buchinsky, onzième d’une fratrie de quinze enfants, le 3 novembre 1921 à Ehrenfeld (Pennsylvanie). Mineur de fond à 16 ans, puis ouvrier agricole, il s’engage volontairement sur un bombardier en 1943. Après la guerre, il veut devenir comédien et s’inscrit à la Pasadena Playhouse School, en californie. Bon choix, puisqu’il est repéré par un agent d’Hollywood et engagé dans La Marine est dans le lac. Son premier grand rôle est celui de « Machine Gun » Kelly, dans le film éponyme de Roger Corman (1957), mais il s’affirme vraiment trois ans plus tard lorsqu’il devient l’un des Sept mercenaires. Prisonnier claustrophobe dans La Grande Evasion, il atteint le sommet de son art en incarnant l’un des Douze salopards, de Robert Aldrich, en 1967.

Charles Bronson est une grande vedette, mais son personnage très « carré » lui colle à la peau, raison pour laquelle il est le partenaire idéal d’un Alain Delon qui prend, en France, une place de plus en plus considérable et tourne dans Adieu l’ami, puis dans Le Passager de la pluie, un polar psychologique. Les réalisateurs des années 1970 trouvent en lui l’incarnation de la société occidentale, qui oscille entre violence et passion. A nouveau, il se laisse enfermer dans le rôle du vengeur solitaire, inauguré en 1974 avec Un Justicier dans la ville, de Michael Winner. Devenu un symbole de l’autodéfense de moins en moins fréquentable, il disparaît des écrans jusqu’en 1991 où Sean Penn offre un magnifique point d’orgue à sa carrière avec Indian Runner. Bronson y incarne un père enfermé dans son mutisme, incapable d’aider ses deux fils et qui choisit le suicide pour fuir son mal de vivre.


Retour à La Une de Logo Paperblog

LES COMMENTAIRES (1)

Par munieto
posté le 02 janvier à 14:43
Signaler un abus

J'ai decouvert charles Bronson dans les années 70 et depuis je reste un inconditionnel et j'ai revue hier"l'homme à l'harmonica"avec grand plaisir et ce regard sous le chapeau un grand moment de cinéma.Merci Mr Bronson et de là-haut envoyez nous un petit message.