Quelques jours de congés. Nous filons, mon épouse et moi, aux confins de la France ou nous possédons un mas. On s’y ressource. On s’y repose. On contemple les beautés naturelles. On entretient, avec nos maigres moyens, un terroir que tant de gens, par le passé, ont modelé, domestiqué, construit même, et surtout aménagé ; tels ces profonds ravins murés de lourds galets qui canalisent les eaux violentes des orages montagnards, tels ces terrasses soutenues par des murs de pierre, barrages aux crues de la rivière, aux glissements de terrain et aux fuites de terre arable. Aujourd’hui, petit à petit, tout part à vau l’eau. Envahis par les arbres, les souches, la terre et l’herbe, les murs s’effondrent, les ravins se comblent …
Alors je tente de préserver cela, sur une parcelle minuscule au regard de l’espace abandonné. Oh je ne me tue pas à la tâche. J’ai le physique du citadin et je fais avec. Les reins en capilotade mais l’esprit satisfait, et la recouvrance d’une fierté que la vie professionnelle ne m’apporte plus depuis déjà longtemps.