Débat intéressant, l'autre soir, sur la télévision française publique. Au menu : la réforme des collectivités locales.
Où il en ressort quoi ?
- que taper dans la fourmillère s'impose. Il faut changer des choses.
- que c'est compliqué, en tout cas pas si simple que ça.
- que trop de mairies, c'est clair. Mais qu'attachement trés fort à la commune, au maire. Une des idées les plus cohérentes : faire élire les communautés de communes au suffrage universel, doter ces communautés de communes de budgets et mettre en place des maires délégués.
- que nos régions sont trop petites à l'échelle européenne, mais aussi pas bien cohérente sur les plans culturels, historiques, etc. Que certains départements pourraient être fusionnés avec d'autres. Qu'au final, de la souplesse permettrait sans doute, selon les endroits, de trouver des solutions.
- que les modes d'élection sont désuets, voire insolents (dans le cas des communautés de communes et d'agglomérations).
- que la question de la réforme n'est pas à poser en terme de découpage mais plutôt en terme de qui fait quoi et comment. En terme de financements, aussi. Et d'économies financières.
- que la question de l'économie et du nombre de fonctionnaires n'est pas une "cause" à la réflexion
- que la "lisibilité" pour les braves gens est devenue impossible notamment du fait des financements multiples.
Deux regrets :
- que dans le débat, aucun lien n'ait été fait avec les autres machines à consommer du fonctionnaire et du budget que sont les assemblées nationales et le sénat.
Car au fond, c'est bien de la vie démocratique et de sa pertinence aujourd'hui dont il est question. De son équilibre géographique comme de son équilibre de contenu. Au qui fait quoi s'ajoute le quoi est fait par qui.
- que jamais vraiment la question de l'impôt n'ait été soulevée. Une absence qui en dit long.
Mon avis
- Remettre au goût du jour la notion de service public.
- Raisonner aménagement du territoire à une échelle régionale pertinente (un des intervenants parlait d'une quinzaine de régions dans l'hexagone : ça semble suffisant)
- Raisonner service public à la personne à une échelle départementale et "bassin de vie"
- Raisonner service public local à une échelle "habitation" cohérente, urbaine ici, intercommunale là.
- Mettre en face de cela les impôts cohérents. Et un impôt par échelon. Permettre aux élus de gérer leurs affaires en se donnant les moyens et en rendant des comptes à leurs électeurs.
- Définir ce qui est du domaine "local" et ce qui est du domaine "équité nationale".
- Permettre une intelligence de solution. Si ici deux départements veulent n'en faire qu'un, pourquoi pas ? Itou pour les régions ?
- Proposer un référendum sur le sujet, une enquête nationale plutôt. Pas qui dit oui qui dit non mais qui "sonde" la voix des français. Ca fera de l'emploi en plus, 60 millions d'enquêtes ;-)
Voilà pour les ingrédients. Que ressort-il du chapeau ? Sans doute quelque chose de simplifié et de plus lisible. Sans doute des grincements de dents. Sans doute aussi des apaisements. Mais de quoi bosser plus sereinement. Et redonner au service public des valeurs enfouies. Je n'ai pas dit perdues. J'ai dit enfouies.