Ainsi que j'en parlais hier, j'ai acheté du thon blanc que j'ai fait mariné dans un mélange de shoyu (sauce soja japonaise), gingembre rapé, vinaigre balsamique, jus de citron vert et du sirop d'agave (ce dernier ingrédient peut être remplacé par du sucre; je trouve ça seulement pratique que ce soit déjà "liquide"). Je ne préfère pas mettre de dosage parce que:
je ne mesure jamais lorsque je fais ce genre de marinade
c'est vraiment au goût de chacun: certains accentueront sur le soja, d'autres sur le gingembre, d'autres encore sur le balsamique... Le tout est de trouver au final un équilibre qui vous plaise ;o)
Le thon a dû mariné environ 3/4 d'heure en retournant régulièrement sur toutes les faces.
Puis je l'ai sorti de la marinade et j'ai réduit celle-ci jusqu'au sirop. J'ai alors ajouté une noix de beurre pour avoir qq chose de soyeux et brillant (et pour le goût).
Parallèlement, j'ai fait cuire les biavetti (pâtes en forme de riz) 8mn à l'eau bouillante salée. Puis je les ai assaisonnées d'un peu de marinade, du shoyu et encore une pincée de gingembre rapé, et enfin une dizaine de noix de cajou (grillées et salées) explosées au robot.
J'ai enduit le thon au pinceau avec une partie de la marinade réduite et je l'ai fait revenir sur toutes ses faces environ une minute de chaque côté. Puis je l'ai ré-enduit avec le reste de la marinade et mis au four à 80° durant 10mn. La chair est alors "mi-cuite", encore très tendre et moelleuse. Un régal!
Ce plat a été servi avec un Clos Henri 2006 du Domaine Henri Bourgeois. Mais ce n'est ni un Sancerre, ni un Pouilly-Fumé, mais un vin de Nouvelle-Zélande (Marlborough). Ne pouvant s'aggrandir dans leur région d'origine, les Bourgeois ont cherché un peu partout dans le monde de nouveaux terroirs pour leur sauvignon adoré. Ils l'ont trouvé dans l'autre hémisphère dans une région déjà réputée pour ses sauvignons (Cloudy Bay, par exemple). Les premières vignes ont été plantées en 2001 sur des terres vierges autrefois dédiées au bétail. C'est donc un vin de jeunes vignes que nous avons là: le nez a d'ailleurs l'exubérance de la jeunesse sur des notes de pamplemousse, de fleurs blanches et d'ananas. La bouche est ronde, fraîche, mais manque un peu d'intensité aromatique, et de profondeur. Pour tout dire, on reste un peu sur sa faim, d'autant que la finale évoquant l'amertume de la peau de pamplemousse est plutôt courte et peut déranger certains palais. C'est pas mal, mais ça ne mérité pas le bruit que le petit monde du vin fait autour de celui-ci...