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Ça y est, tel des Français moyens, les parlementaires, les ministres et même le président de la République sont en vacances en ce début de mois d'août. Alors que la session parlementaire débutera en septembre, les membres du gouvernement reprendront le chemin du travail le 24 août. Mais s'ils sont cette année, session extraordinaire oblige, en vacances en même temps que le gros de leurs compatriotes, il y a peu de chance que les politiques croisent ces derniers au camping des flots bleus de Palavas-les-flots…
S'il est légitime qu'après une année plus que chargée, François Fillon aille se reposer en Toscane ou Ségolène Royal en Guadeloupe par exemple, comment ne pas trouver quelque peu ridicule que les destinations estivales des personnalités politiques deviennent un point crucial des reportages (de presse écrite, comme radio et télé) politiques du moment ??? En effet, qui cela peut-il intéresser de savoir que Christine Largarde passera ses vacances sur la presqu'île de Giens (à part peut-être les saisonniers qui refusent encore la semaine de 80 heures et que la ministre des Finances ne manquera d'houspiller pour leur apprendre le respect de la valeur travail… surtout depuis l'adoption du paquet fiscal) ??? De même quel est l'intérêt de savoir que Eric Woerth part pratiquer sa "sa passion", l'alpinisme, près de Chamonix (si au moins il était le fils caché d'Edouard Balladur...) ???
De même que Nicolas Sarkozy préfère passer l'été en Amérique du Nord plutôt qu'à Malte n'a aucune importance. En revanche si, comme l'affirme VSD, le président de la République va passer une partie de ses vacances chez "son ami Paul Desmarais", administrateur de Suez et de Total, alors là le sujet devient politique : il va en effet avoir du mal à faire croire que Total ou Suez ne passent pas de contrats avec l'État. Et que dans ce cas le copinage entre les dirigeants de ces entreprises et le sommet de l'État pose de sérieux problèmes déontologiques…
A propos de déontologie, on est presque étonné que Nicolas Sarkozy ne passe pas ses vacances chez le nouvel ami de sa femme (et de la démocratie), le colonel Kadhafi. Quoi qu'il en soit, trois semaines ne s'annoncent pas de trop de pour l'Élysée pour trouver une explication plus convaincante que la sibylline, crispée et surtout désormais ouvertement mensongère ligne de défense de Nicolas Sarkozy qui s'obstine à répéter sans autre précision que la libération des infirmières bulgares s'était faite sans "aucune" contrepartie. Surtout que Bernard Kouchner reconnaît désormais "d'éventuelles négociations commerciales en cours depuis plusieurs années ou à venir, qu'il s'agisse de nucléaire civil, de matériel d'armement ou de tout autre domaine" avec la Libye et que pire encore même David Martinon reconnaît désormais ouvertement qu'on "a laissé totalement ouverte la possibilité de contrats d'armement"…