Le scénario d'Agathe Cléry est entouré de mystère. Même la bande-annonce ne reprend que l'accroche de l'affiche, à savoir : "Elle est blanche, elle est raciste, elle va devenir noire". La production n'a invité à assister aux avant-premières que les publications "susceptibles d'aimer le film", excluant Le Monde, Libération, Les Inrockuptibles et Les Cahiers du cinéma.
Nous trouvions étrange ce silence autour d'un film à sortir, avant qu'il n'arrive effectivement en salles aujourd'hui. Le Monde donne l'explication de ce mystère autour d'Agathe Cléry, un film mettant pourtant en scène l'une des comiques françaises les plus populaires.
Cette volonté de ne montrer le film qu'à des journaux qui ne feront pas de critique négative, est expliquée par le producteur Charles Gassot dans les colonnes du Monde, directement concerné par sa décision. "J'ai la tête sur le billot. Ce film, nous travaillons dessus depuis quatre ans. Nous avons investi 22 millions d'euros. Le risque est considérable. Je ne veux pas qu'on érige des barbelés entre le film et le public. Ce n'est pas de la censure. Allez voir le film en salle et allumez-nous le lendemain. Mais ne me cassez pas mon jouet dès le premier jour."
Pathé, qui distribue le film, est solidaire de la décision du producteur. Il faut donc vous faire votre propre opinion en allant voir le film. Mais, comme le dit justement le journaliste, ce ne sont pas les journaux qui font le succès d'un film, mais le public. Pour Charles Gassot, il est logique de "choisir" qui a le droit de parler du film avant sa sortie : "De toute façon, on sait très bien ce que vous allez dire. Il n'y a pas beaucoup de nez rouges au Monde. La comédie, ce n'est pas votre truc. Vous êtes complètement prévisibles, remplis d'a priori."
Et préjuger de l'avis des critiques, n'est-ce pas un a priori... Qui témoigne aussi peut-être d'un manque de confiance dans la lisibilité du film...
Retrouvez ici la bande-annonce, qui ne dit pas grand chose, pour vous faire une idée :