Homosexualité : le Saint-Siège s'oppose à un projet français à l'ONU

Publié le 03 décembre 2008 par Micheljanva

A l'ONU, le Saint-Siège s’oppose à l’initiative lancée par le gouvernement français auprès des Nations unies pour lutter contre la discrimination envers l’homosexualité dans le monde. Mgr Celestino Migliore, observateur permanent du Saint-Siège à l’ONU, a pris ses distances avec un projet qui vise à

"demander aux États et aux mécanismes internationaux d’application et de contrôle des droits de l’homme d’ajouter de nouvelles catégories devant être protégées contre la discrimination, sans tenir compte que, en cas d’adoption, elles créeront de nouvelles et terribles discriminations".

Il s’agit en effet d’un projet de « statement », et non d'une résolution, présenté par 47 États, mené notamment par la France, au titre de sa présidence de l’Union européenne. En septembre, la secrétaire d’État aux droits de l’homme Rama Yade avait annoncé ce texte, expliquant qu’«il s’agissait de lutter contre l’homophobie dans le monde et faire reculer la pénalisation de l’homosexualité».

Au Vatican, on explique que ce texte en réalité ne porte pas sur la « dépénalisation », mais sur une « non-discrimination universelle ». Le projet français sous prétexte de combattre une injustice, crée en réalité une nouvelle discrimination, et risque de donner lieu à une « instrumentalisation », qui irait contre d’autres droits fondamentaux, et notamment ceux de la famille. Ainsi, on pourrait attaquer tous les pays qui refusent de considérer l’union entre homosexuels comme un mariage, ou qui ne permettent pas l’adoption par des couples homosexuels. Ce texte, qui pose un principe de non-discrimination universelle, inviterait à intégrer dans tous les traités et textes internationaux la parité en fonction des orientations sexuelles.

Michel Janva