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Le conte du saboté

Publié le 03 décembre 2008 par Chroneric

Les saboteurs ne seraient donc pas eux. La justice a libéré quelques uns des accusés dans l'affaire du sabotage des lignes TGV, il en reste toutefois deux, le chef présumé et sa compagne. Le gouvernement semblait tenir les coupables idéaux. Vus rodés à proximité des lignes et des endroits sabotés, matériel trouvé chez eux et pensée idéologique plus proche de l'anarchie que du socialisme, mais ce n'est pas eux. Ma foi, le juge a jugé, on ne va pas réécrire l'histoire. On ne peut condamner sur de simples impressions. Je me garderai bien, comme à chaque fois, de juger une affaire sans connaître les détails. Ce que je conseillerais aussi aux manifestants qui soutiennent les accusés : ne réfléchissez pas sous le coup de l'émotion mais tenez vous en aux faits.

D'un côté, l'Etat qui avait fait un coup d'éclat en arrêtant rapidement des coupables, des "ultra gauches". Un terme que la plupart d'entre nous découvre. On connaissait l'extrême gauche avec son facteur le plus célèbre et son Arlette la plus infaillible mais il y aurait encore plus à gauche. Sans connaître la teneur exacte de ce courant, rien que le nom me fait penser à des personnes qui, sans être en marge de la société, cherchent à s'affranchir de l'autorité. Sous leurs aspects d'écolo ou d'intermittents, ils vivent dans des coins retirés, se fondent dans la masse et veulent avoir affaire avec les représentations nationales le moins possible. A la rigueur, s'ils font de mal à personne, pourquoi leur chercher des poux dans leurs cheveux hirsutes ? Je vous l'accorde, cette vision est quelque peu stéréotypée.

De l'autre, une communauté de personnes qui vivote de leur artisanat (oula le cliché). Des hommes et des femmes qui ont choisi un mode de vie qui leur semble plus approprié pour faire face aux dérives sociales et financières que l'on connaît. L'actualité est, pour le coup, de leur côté. D'après eux, tout ce tapage et ces actions simili terroristes sont bien loin d'eux. Ce que l'on ne peut leur enlever, c'est la solidarité qu'ils expriment. L'un des leurs a des ennuis, c'est tout un groupe qui se mobilise. Alors, injustice ou pas ?

En attendant, il y a deux lésés dans cette histoire, c'est la SNCF et RFF. Qui va payer pour les dégâts ? Qui va indemniser pour compenser les retards ? Le préjudice n'est pas négligeable, tant au niveau infrastructure que moral. Des trains en arrêt, des lignes arrachées, des voyageurs mécontents et les deux entreprises ne peuvent se défendre finalement et se retourner contre un ou des responsables. Qui a donc posé des obstacles en barre métallique sur les caténaires au péril de sa vie ? Qui a tiré en direction des voies ferrées ? N'oublions pas que la sécurité de personnes a été remise en cause avec ces actions imbéciles et irresponsables.

Il faut éviter que cette affaire ne devienne l'occasion pour le gouvernement de se débarrasser de groupuscules gênant. L'Etat, plus particulièrement Nicolas Sarkozy, n'a pas à trouvé ce prétexte pour taire des voix opposantes qui pourraient contrarier ces projets. Notre Président a tendance à voir le mal partout. La Justice doit donc faire tout son possible pour mettre en lumière la vérité, toute la vérité, rien que la vérité, j'vous l'jure !


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