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Les moyens : Créer un réseau de 16 satellites (!) destinés à couvrir les pays actuellement non desservis en haut débit. Afrique, Asie, Moyen Orient. Ces satellites seront reliés aux opérateurs internet et mobile locaux et diffusés par fibre optique ou Wimax quand ce ne sera pas possible par les moyens traditionnels.
Coût du projet : 700 millions de dollars, soit rien du tout comparé aux milliards de dollars généreusement distribués aux banques actuellement en perdition pour cause de "liberalisme" inconscient. Un détail : ces entreprises se lancent dans ce projet colossal, en pleine crise financière mondiale.
De fait, je pense qu'il y a beaucoup plus que 3 milliards d'individus sur terre privé du haut débit. Il y a quantité de pays dans le monde où l'on ne peut accéder pratiquement à Internet que dans un cyber café, à des vitesses d'escargot. Sans parler du Webdeux, qui fait que même en France, si on ne dispose d'un vrai haut débit, on ne peut accéder à des sites Internet de plus en plus nombreux.
A la Réunion, par exemple, pas plus tard que ce matin, je ramais à 30 kbit ! Merci Izi ! Il est évident que la solution, dans une île comme La Réunion, comme au fin fond de la brousse malgache, c'est le satellite. A cet égard je signale qu'aux Usa, au fin fond de la campagne, on peut accéder à Internet à l'aide d'un simple parabole, à 1 mbit, pour 100 dollars par mois !
J'entends déjà les clameurs des contempteurs de Google : voilà encore un moyen pour Google et consorts de capter de nouveaux clients et donc de gagner du fric. Certes, camarade indigné, mais néanmoins sodomisé sans protestation par Microsoft et consorts depuis des années, certes Google applique là encore son business plan habituel : j'investis massivement et je fournis, de ma poche et de celle de mes associés, l'accès Internet à des milliards de gens, en échange évidemment d'un apport non négligeable de clients "potentiels" supplémentaires".
Mais d'une part ces client potentiels il faut encore savoir les capter, ce que Microsoft et pas mal d'autres ne savent plus très bien faire, et d'autre part les critiques de Google feraient mieux de retourner leur ire contre les responsables politiques locaux, et mondiaux, qui sont tout à fait capables de dégainer dans l'instant des milliards pour sauver des banques qui n'ont aucune circonstance atténuante, mais ont toujours été incapables de mettre sur pied, au niveau local comme international, un projet aussi nécessaire que l'accès à Internet pour tous, et plus seulement à l'attention des bobos des nations développées, et leurs chers enfants.
Quant à la critique que je sens venir sur le siège social de O3b Network à Jersey, là encore ces sociétés privées qui investissent d'elle mêmes de façon importante dans des projets qui de toute évidence devraient être initiés par des Etats, ne vont pas en plus payer des impôts et des taxes à ces mêmes Etats qui, depuis toujours, préfèrent leurs banques à leurs citoyens.
Je rappelle quand même que depuis l'invention du Wifi, du Wimax et des Courants porteurs de ligne, la diffusion gratuite d'Internet dans toutes les couches de la société est possible, et très peu onéreuse. Dans beaucoup de pays du monde, dont les Usa et même quelques villes de France (trop peu nombreuses hélas) la diffusion d'Internet en Wifi ou Wimax a été prise en charge par les collectivités locales et mise gratuitement à la disposition de tous les administrés.
En France, où règne en ce moment le "frère" de Martin Bouygues (ses ailes de Régent l'empêchent de marcher) l'Etat a toujours choisi les opérateurs contre les citoyens. En ce moment par exemple on pourrait attribuer la quatrième licence à Free, ce qui aurait pour effet de faire baisser immédiatement le coût de tous les abonnements à Internet, ainsi que la téléphonie mobile. Mais Sarkozy ne veut pas le faire, pour ne pas mécontenter l'oligopole, déjà condamné lourdement par la justice, des trois opérateurs nationaux. Sarkozy a choisi ses amis, et ses amis l'ont choisi, depuis longtemps.
Pour prendre un autre exemple on pourrait, dès demain, équiper tous les collèges, lycées et écoles primaires de France, d'Internet dans toutes les classes de l'établissement. Avec le Wif couplé au Cpl. Je l'ai fait il y a quelques années lorsque j'étais intendant de lycée et que cela était encore très peu connu. Et bien imaginez vous que j'ai eu des ennuis avec ma hiérarchie qui a avancé des arguments de sécurité, pour interdire la mise en place de ces nouveaux moyens de diffusion dans mon établissement. Les arguments de sécurité prêtent à rire lorsqu'on sait que les mots de passe dans un établissements sont généralement 1,2,3,4,5 et Entrée ! D'autant qu'il n'y avait, il y a quelques années, aucune politique de sécurité informatique dans les établissements scolaires. En fait, je l'ai constaté où j'étais, cette généralisation de l'informatique et de l'Internet dans toutes les classes de l'établissement, pour un coût ridicule, entrait en opposition ouverte avec le mode hiérarchique pyramidal qui régnait (règne ?) dans les établissements scolaires.
Nous touchons là au coeur du problème ; l'information et la libre circulation de l'information c'est du pouvoir. Et le pouvoir, s'il ne le contrôle pas, déteste que le pouvoir se diffuse. C'est pour cela que ni les chefs d'établissements ni les directions informatiques, rectorale ou nationale, ne veulent entendre parler de Wifi ou de Cpl dans les classes. En échange on parle fibre optique et câblage intensif. A quel prix ? Et certainement pas pour tout le monde, surtout en ce moment.
En Chine ils ont réussi à transformer en Intranet géant tout le réseau informatique du pays et il sont en train de faire la même chose pour le téléphone mobile. Ce qui paraissait complètement impossible !
Voilà pourquoi les Etats, sauf à le contrôler complètement, ne sont pas favorables à l'extension à tous les citoyens de l'accès Internet. Voilà pourquoi avec la loi Hadopi on veut restreindre les droits des internautes, en écartant les juges de la réglementation que l'on veut mettre en place.
Et voilà pourquoi il faut saluer l'initiative de O3b Network. Qui est déjà bien avancée, car chez ces gens là on communique peu mais on agit vite, contrairement à certains, suivez mon regard... La construction des satellites a été confiée à Thales, société franco-italienne et les premières livraisons sont attendues pour 2010.
C'est à dire demain.
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