Le virtuel soigne pour de vrai
Une petite pièce peinte en noir, traversée par deux barres blanches. En leur centre, un cerceau. Le patient, qui s'est glissé dans le cercle, porte un casque avec écran intégré à hauteur des yeux, dont s'échappent deux antennes, capteurs qui détectent ses mouvements de tête. Lentement, souris d'ordinateur en main, il chemine dans une ville virtuelle. Dès qu'il avance, l'image, recalculée en temps réel, respecte son point de vue. L'illusion est parfaite. Il a l'impression de marcher, lui qui ne sort plus de chez lui depuis des mois, terrifié à l'idée de tomber. A tel point qu'avec la souris, il trébuche, au début, lorsqu'il doit enjamber un trottoir un peu haut. Et qu'il rase aussi les murs dans ce monde numérique. A l'extérieur de la pièce, devant son ordinateur, la psychologue lui
suggère de se placer au milieu de la rue. Elle voit ce que son patient
voit, peut l'entendre, lui parler, surveiller ses constantes
physiologiques. Comment se sent-il ? Peut-il évaluer son niveau
d'anxiété, sur une échelle de 0 à 10 ? Qu'il n'hésite pas à lui parler,
surtout, si certaines images, certains souvenirs affluent… Peut-il
compter les arrêts de bus ? Moment de panique. La voix le rassure. Il
ôte le casque, sort du box de réalité virtuelle, regagne tranquillement
le bureau de sa thérapeute. Pascale Krémer-Le Monde 2- 28/11/08-Lire la suite...