Mardi 2 décembre, Nicolas Sarkozy s'est rendu dans une unité de soins psychiatriques d'Antony (Hauts-de-Seine) "pour un déplacement sur le thème de l'hospitalisation en milieu psychiatrique", nous avait expliqué l'Elysée.
Les fous, distraction idéale
Nicolas Sarkozy adore placer la psychiatrie au cœur de l'actualité. Plutôt que de parler SDF ou sans-papiers, le moindre crime imputable à un déséquilibré reconnu fait les choux gras des interventions présidentielles. Il y a 15 jours, quand un jeune homme de 26 ans est poignardé par un homme schizophrène de 56 ans, le président s'emballe : il demande au gouvernement "de préparer sans délai une réforme en profondeur du droit de l’hospitalisation psychiatrique destinée notamment à mieux encadrer les sorties des établissements, à améliorer la surveillance des patients susceptibles de représenter un danger pour autrui, dans le cadre notamment de la création d’un fichier national des hospitalisations d’office." Il y a un an, le président français avait renoncé à faire juger les irresponsables, après une polémique estivale du même acabit.
Les fous, une "passion" pour Nicolas Sarkozy.
Mardi donc, Sarkozy a d'abord décrit le quotidien des personnels médicaux, pour rendre "hommage" et ensuite mieux dénoncer les lacunes du système.
"C'est la première fois qu'un Président de la République rend visite à un établissement pyschiatrique."
"Trop souvent, on ne parle des hôpitaux psychiatriques qu’à l’occasion de faits divers"
"La place des malades n'est pas en prison. Si on est malade, on va à l'hôpital. Mon propos n'est pas de dire que la seule solution est l'enfermement, surtout l'enfermement à vie."
"Il faut trouver un équilibre entre la réinsertion nécessaire du patient et la protection de la société. Mon devoir, c'est de protéger la société et nos compatriotes."
Tout est dit.
"Mettez-vous à ma place. Je dois répondre à l'interrogation des familles des victimes que je reçois (...). Et vous savez fort bien et mieux que moi que des patients dont l'état s'est stabilisé pendant un certain temps peuvent soudainement redevenir dangereux."
Les mesures annoncées étaient essentiellement sécuritaire. Le plan de sécurisation des HP prévoit ainsi 70 millions d'euros d'investissements de sécurité "débloqués immédiatement" :
- Mise en place de géo-localisation des certains patients;
- Création d'une unité fermée installée dans chaque établissement en besoin, avec surveillance video.
- Aménagement de 200 chambres d'isolement
- Création de quatre unités pour malades difficiles supplémentaires (40 millions d'euros)
- Mise en place d’une obligation de soins en ambulatoire
- Création d’un fichier sur les hospitalisations d’office
- Validation préfectorale de toutes les sorties décidée par une expertise collégiale
Bizarrement, il rappelle les quelques milliards investi dans le passé et chiffre ses propres efforts de ... 70 millions d'euros.
Bizarrement"Des moyens supplémentaires mais davantage de réformes." et pourtant, il n'annonce ... aucune réforme d'envergure.
Bizarrement, Sarkozy semblait éteint, fatigué, creux, sans cesse adossé à son texte comme un Jacques Chirac vieillissant.&alt;=rss