Bayrou dénonce les multiples dérapages du gouvernement

Publié le 02 décembre 2008 par Lheretique
Le Président du Mouvement Démocrate était l'invité politique de Jean-Michel Apathie, mardi 2 décembre à 7h50 sur RTL. Il a qualifié mardi de "dérapage" l'interpellation controversée du journaliste de Libération Vittorio de Filippis, estimant que le pouvoir en place a créé "un climat propice à ce genre de dépassement des bornes"... (lire la suite)
"Je trouve que c'est un dérapage qui prend désormais l'allure d'une habitude. On a l'impression que ça se multiplie, on a l'impression que ça s'aggrave", a déclaré sur RTL François Bayrou, dénonçant "des atteintes à l'Etat de droit élémentaire". "On a créé un climat propice à ce genre de dépassement des bornes et je crois que c'est grave".
Il a souhaité que Nicolas Sarkozy désavoue "de manière explicite" les deux ministres Rachida Dati (Justice) et Michèle Alliot-Marie (Intérieur) qui "ont justifié ce qui s'était passé dans cette arrestation".  En justice, "il y a un principe fondamental", "le principe de proportionnalité". Or "il n'y a aucune proportionnalité entre le fait que quelqu'un soit accusé parce que, sur son site, un internaute a dit quelque chose qui portait atteinte, semble-t-il, à quelqu'un, et puis le fait qu'on vienne l'arrêter au petit matin dans ce déploiement de violence, de brutalité, en tout cas d'irrespect", a poursuivi le président du Mouvement Démocrate.
Evoquant des atteintes à "l'indépendance des médias auxquels on porte un coup extrêmement fort" avec la réforme de l'audiovisuel public", François Bayrou a jugé que "ce sont des principes fondamentaux d'un pays comme le nôtre qui sont ainsi méprisés, poussés sur le bord de la route".
Puis commentant  l'idée, relancée par l'UMP, de détecter les troubles du comportement chez l'enfant dès le plus jeune âge pour prévenir la délinquance est "extraordinairement choquante", François Bayrou a déclaré  : "C'est une idée naturellement qui est extraordinairement choquante pour quiconque considère que l'enfance doit être respectée : on ne peut pas prétendre qu'à trois ans la vie d'un enfant soit ainsi jouée".
Relevant que Nicolas Sarkozy a ce projet "depuis longtemps", il a ajouté "Si l'on doit faire attention aux troubles de comportement, ça veut dire que l'école maternelle doit jouer le rôle principal dans cette attention à l'enfant, et c'est précisément à ce moment-là que l'école maternelle est mise en cause par le ministère de l'Education nationale", relevant là "une extraordinaire contradiction". Cette politique de prévention, "c'est beaucoup de soupçon et en même temps pas de réponse", a-t-il dit.
Lundi, Frédéric Lefebvre, l'un des porte-parole de l'UMP, a en effet réactivé l'idée de détecter les troubles du comportement chez l'enfant dès "la garderie".
"Quand vous détectez chez un enfant très jeune, à la garderie, qu'il a un comportement violent, c'est le servir, c'est lui être utile que de mettre en place une politique de prévention tout de suite", a-t-il expliqué.
En 2006, des projets allant dans ce sens, s'appuyant sur un rapport de l'Inserm, avaient suscité un tollé chez les professionnels de la petite enfance.
Une pétition intitulée "Pas de zéro de conduite pour les enfants de trois ans", avait recueilli plus de 46.000 signatures.