Les minorités au Monténégro réclament des mandats de député
Le Gouvernement à Podgorica est fermement convaincu que le Monténégro est sur la bonne voie en ce qui concerne l'intégration des minorités nationales. Cependant, les représentants des minorités ne partagent pas cette opinion et ils attirent l'attention sur de nombreuses question ouvertes.
Les autorités monténégrines tentent de préserver les spécificités des communautés nationales minoritaires et c'est pourquoi elles ont formé des conseils nationaux, le Fonds pour les minorités et le Centre pour la culture des peuples minoritaires. Mais les représentants politiques des minorités, qui constituent presque un quart de la population totale du Monténégro, estiment que la situation sur le terrain n'est pas tout à fait comme la présentent les dirigeants monténégrins.
Le chef de l'Alliance démocratique des Albanais ainsi que député au parlement monténégrin, Mehmet Bardhi, a déclaré que le climat dans le pays ne favorise à ce que soient réalisés les droits des minorités. "Lorsqu'il est question des droits de l'Homme et des minorités ainsi que des libertés, au Monténégro il y a bien des choses non pas à changer mais à organiser autrement. Car le pouvoir est ici centralisé de sorte que dans ce petit pays tout est sous la baguette du chef d'orchestre de quelqu'un de très dangereux". Ce faisant, les représentants des minorités insistent particulièrement sur la nécessité de la représentation proportionnelle dans tous les organes et institutions de l'administration de l'Etat.
Les minorités aptes à faire pencher la balance
Le député du Parti bosniaque au Parlement du Monténégro, Amer Halibovic, a déclaré qu'il fallait enfin mettre en pratique la règle constitutionnelle sur les mandats garantis pour les représentants des peuples minoritaires au Parlement : "Ce qui signifierait que reviendrait un mandat aux minorités qui constituent de un à cinq pour-cent parmi la population totale, et au moins trois mandats au-delà de cinq [pour-cent]. Cela relève maintenant de la législation électorale." Si cette proposition était acceptée, les Bosniaques auraient droit à au moins trois mandats au Parlement du Monténégro, et les Musulmans et les Croates à un [respectivement]. Depuis 1996, il existe au Monténégro une entité électorale albanaise parmi laquelle sont élus cinq députés.
Avec ces dix mandats garantis les minorités pourraient faire pencher la balance de manière décisive au moment de former le pouvoir au Monténégro. C'est pourquoi il faudra encore plusieurs mois de palabres, voire même la médiation de l'Union européenne, afin de trouver une solution acceptable pour tous.
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Source : dw-world.de, le 2 décembre 2008.