Pour faire suite à mon récent post sur les meilleures pratiques marketing en ligne des offices de tourisme, voici les résultats d’une étude toute récente portant sur l’utilisation du Web 2.0 par les OGD (organisme de gestion de la destination) ou DMO. Moi qui croyait à première vue que les offices de tourisme étaient très axés sur l’utilisation du Web 2.0 avec les exemples de la Suisse, de l’Australie, de la Hollande et de la Flandre, les résultats m’ont plutôt surprise en démontrant que ce n’est malheureusement pas le cas pour tous les offices de tourisme. L’étude, intitulée «National DMO and Web 2.0» a été réalisée par Dr. Jim Hamill, spécialiste du etourisme et a été effectuée auprès de 25 sites Internet d’OGD nationaux européen. Voici donc les résultats:
Les critères d’évaluation des sites
Avant d’aborder concrètement les résultats de l’étude, il serait pertinent de voir sur quels critères les 25 site web d’OGD ont été évalués dans le cadre de l’étude afin de dresser un meilleur portrait de la situation. En fait, les 25 sites Internet des OGD ont été à fois évalués sur leur adoption des applications du web 2.0 à l’interne sur leur propre site web, mais également à l’externe (utilisation du social media, reviews and ratings, etc.). Les critères d’évaluation interne comprenaient les éléments suivants (qui soit dit en passant, s’avèrent très intéressant d’un point de vue pratique pour toute OGD voulant se positionner dans le Web 2.0
Critères d’évaluation Web 2.0 interne du site web des OGD
- User Generated Content (UGC) – Text, Images, Video, Wiki
- User Feedback, Opinion and Discussion (FOD) – Blogs, Forums, Ratings, Favourites, Online Chat
- Rich Internet Applications (RIA) - Web applications/widgets; Mapping mash-ups; Podcasts/vodcasts
- Folksonomies - Social tagging, Social bookmarking, Tag Cloud
- Feeds - Content Feeds
- Community - Social Network
Critères d’évaluation Web 2.0 externe des OGD
- Social Networking Sites – Facebook, MySpace
- Multimedia Sharing Sites – YouTube, Flickr
- Podcast Sites – iTunes
- Travel Blog and Review Sites – TripAdvisor, Igougo
- Virtual Reality Sites – Second Life
- Mapping Sites - Google Earth, Google Maps, etc.
Résultats de l’étude
Maintenant que nous détenons un meilleur portrait des éléments qui étaient mesurées via cette étude, voici les résultats plutôt surprenants qui en ressortent:
Seulement 3 des OGD parmi les 25 évaluées utilisaient plus de 25% des applications du Web 2.0 à la fois à l’interne et à l’externe soit celle de la Suisse, l’Angleterre et la Pologne. Les 22 autres OGD étudiées utilisaient 5 applications Web 2.0 ou moins.
Les applications utilisant le User Genereated Content (UGC) ne semblent pas très populaires de la part de OGD. En effet, seulement 4 des 25 OGD utilisaient ce type de contenu Web 2.0. Les OGD sembleraient donc favoriser davantage l’implantation d’applications permettant un plus grand contrôle de leur image de marque en évitant les applications de UGC et qui sont plus facilement implantables telles que les widgets météo et la géolocalisation…Rappelez-vous que l’utilisation du contenu généré par les utilisateurs est primordial pour une destination touristique afin de s’insérer dans la vague du Web 2.0 et que le contrôle de l’image de marque peut se faire facilement via divers outils de monitoring dont je traite dans mon blogue….En effet, mieux vaut que vous sachiez ce que vos clients pensent et disent de vous directement sur votre site web que dans votre dos!
La progression des OGD au niveau de l’utilisation de stratégies Web 2.0 à l’exterieur de leur site s’avère également limitée selon les résultats de l’étude. En effet, seulement 7 des 25 OGD détenaient une présence sur Facebook, sans détenir de page officielle sur MySpace. Seulement 6 OGD ont expérimenté les sites de partage de photos et de vidéos tels que YouTube et Flickr, dont seulement 2 détenant un contenu de qualité et mis à jour sur une base régulière. En ce qui concerne l’utilisation du podcasting, seulement 5 des DMO offraient des podcasts sur iTunes et 2 détenaient une présence dans le monde virtuel de SecondLife.
Bref, suite à ces résultats, il est certain qu’il reste du travail à faire au niveau des OGD afin d’optimiser leur présence dans le Web 2.0 et ainsi pouvoir générer une conversation bidirectionnelle avec leurs clients potentiels. Les bénéfices d’adoption du Web 2.0 s’avèrent nombreux pour un office de tourisme ou pour toute entreprise touristique car celui-ci permet de rejoindre un grand nombre de clients potentiels facilement et rapidement tout en permettant de prendre le pouls du marché et d’ajuster votre offre de produit via les commentaires de vos clients. Également, le Web 2.0 permet maintenant plus que jamais aux voyageurs de partager leurs expériences de voyage en ligne avec les autres utilisateurs ce qui permet de réduire le niveau de risque associé à l’achat d’un produit intangible tel qu’une prestation de voyage.
Il serait intéressant de voir les résultats d’une telle étude au Québec et au Canada. Selon vous, est-ce que les offices de tourisme et les ATR au Québec et au Canada sont davantage axés sur le Web 2.0 dans leurs stratégies marketing en ligne? Au niveau de l’Europe, que pensez-vous des résultats d’une telle étude? Êtes-vous surpris ou non des résultats? Quand pensez-vous que l’adoption du Web 2.0 par les offices de tourisme aura atteint une masse critique? Au plaisir de lire vos commentaires sur le sujet et au prochain post!
Karine