“Le nombre de personnes infectées par le VIH est en baisse et on meurt moins du SIDA. Mais ceci n’est qu’un début, et la complaisance n’est pas de mise”, a souligné Ban Ki-moon dans un message lu au siège viennois des Nations unies. “Le SIDA n’est pas près de disparaître. Le nombre de personnes infectées par le VIH reste supérieur à celui des personnes que nous pouvons mettre sous traitement. Le SIDA compte toujours parmi les dix principales causes de décès dans le monde et demeure la première cause de mortalité en Afrique”, a-t-il ajouté.
Selon un rapport publié cet été par l’ONUSIDA, quelque 33 millions de personnes dans le monde sont porteuses du virus du SIDA, la grande majorité en Afrique. Mais aucun pays n’est épargné, et en dehors de l’Afrique subsaharienne, la maladie touche surtout les toxicomanes, les homosexuels et les prostituées, souligne le rapport.
D’après Antonio Maria Costa, qui dirige à Vienne le Bureau des Nations unies pour le contrôle des drogues et la prévention du crime, le SIDA se répand de plus en plus par l’échange de seringues infectées.
“Nous estimons qu’il y a environ 16 millions de personnes dans le monde qui s’injectent des drogues, et une sur cinq risque d’attraper le SIDA”, a-t-il déclaré lors d’une cérémonie organisée spécialement à Vienne.
Il a exhorté un groupe de lycéens participant à la cérémonie à “rester vigilants”. “Faisons cesser l’ignorance sur le SIDA (…) amusez-vous, mais ne prenez pas de risques qui vous rendent malade, ou même vous tuent”, a-t-il lancé.
Les jeunes de 15 à 24 ans représentent environ 45% des nouvelles infections HIV, selon une étude onusienne.
Dans le cadre de la cérémonie, des étudiants de l’Ecole internationale de Vienne ont lâché des ballons dans le ciel, auxquels étaient attachés des messages écrits à la main. Sur l’un d’eux, on pouvait lire: “Utilisez des préservatifs. Pas d’amusement sans protection”.
“Le symbolisme des ballons va atteindre d’autres personnes”, a lancé un lycéen de 15 ans, Patrick Wood.
De l’Afrique du Sud à Haïti, des dizaines d’actions étaient organisées dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre le SIDA. En Afrique du Sud, notamment, où une minute de silence a été observée en hommage aux victimes de la maladie, une manifestation d’unité sans précédent a mis fin à une décennie de déni sur l’épidémie qui tue près de 1.000 personnes par jour.
A Washington, le président américain George W. Bush a affirmé que les efforts qu’il avait engagés pour lutter contre la maladie avaient déjà atteint leur objectif de soigner deux millions de personnes en Afrique subsaharienne.
Quand son administration a lancé le Plan d’urgence du président pour lutter contre le SIDA en 2003, l’objectif était de venir en aide à deux millions de personnes en cinq ans grâce à un traitement anti-rétroviral. “Je suis heureux d’annoncer que nous avons déjà dépassé cet objectif”, a-t-il déclaré lors d’une cérémonie organisée pour l’occasion à la Maison-Blanche.
A Paris, Carla Bruni-Sarkozy, nommée lundi “ambassadrice mondiale pour la protection des mères et des enfants” contre le virus du SIDA, a affiché son intention de se mobiliser en faveur des “victimes les plus vulnérables” de la pandémie. “Je ne m’engage pas par hasard”, a déclaré la première dame de France lors d’une conférence de presse. “C’est le prolongement de quelque chose que j’ai déjà fait avec ma famille”, a-t-elle expliqué, en référence à la fondation qui porte le nom de son frère Virginio Bruni-Tedeschi, mort du SIDA.
AP