LEMONDE.FR | 29.11.08 ©
Jamais le «Black Friday» n’aura mieux porté son nom…La première pensée qui me soit venue : la crise financière et ses conséquences économiques et sociales aurait-elle rendus les Américains complètement «ouf» ?
Un employé d’un Wal Mart de Long Island, dans l’Etat de New York qui venait d’ouvrir les portes pour laisser entrer une foule impatiente – 2000 personnes attendant devant le magasin ! - a été écrasé par les acheteurs qui se ruaient sur les produits. Agé de 34 ans, il est mort de ses blessures. Et quelques autres personnes – dont une femme enceinte – ont dû être hospitalisées.
Selon un témoin de la scène, les clients s’étaient comportés «comme des sauvages(…) Quand on leur a dit qu’ils devaient partir parce qu’un employé avait été tué, ils ont commencé à crier : ‘ça fait une journée que je fais la queue’. Et ils ont continué à acheter»… No comment !
Selon le New York Times, de telles scènes d’hystérie «sont devenues normales pendant la période connue sous le nom de Black Friday», ajoutant «qu’aux Etats-Unis, acheter est “un sport de contact” et que les magasins ont toujours été bons dans l’art “de créer un sentiment de manque alors que l’on est en pleine abondance, une anxiété qui oblige à agir immédiatement pour ne pas passer à côté”»…
Au moment même où – ici – «les Casseurs de pub», proposent cette année de “profiter de la crise pour s’arrêter et réfléchir”, selon un court article du Monde…
Une journée sans achat contre la “consommation à outrance”LEMONDE.FR | 28.11.08 ©
Réfléchir ? Il y a bien de quoi quand on y lit la description de la période d’avant Noël : «Le décompte est lancé : dans moins d’un mois, il faudra avoir acheté une montagne de cadeaux, s’être procuré de quoi préparer un énorme repas et s’être payé de beaux vêtements pour les fêtes de fin d’année. La France entière se rue donc vers les centres commerciaux.»…
Envie de consommer ou pas - la crise aidant - nous verrons bien si les Français adopteront cette année le même comportement. Pour ma part, je n’ai ni l’envie ni les moyens d’un tel gaspillage non plus que l’envie de faire la fête.