Mind the gap

Publié le 01 décembre 2008 par Mawquise

Dans moins de dix secondes chers fans de Sophie Favier, je vais balancer un truc qui va vous vriller l’échine de dégoût, vous faire courir des frissons dans les replis les plus insoupçonnés de votre ridicule anatomie, vous soulever l’estomac et peut-être même (c’est à ce moment là que l’on pourra mesurer l’étendue de mon génie) vous faire gerber les restes de votre Père Dodu / riz pilaf / entremets à la vanille de la veille.

Nous noterons quand même que vous avez une alimentation de merde, et que je ne donne pas cher de votre futur cancer de la masse adipeuse.

Ce cancer n’existe pas, et c’est bien dommage.

Attention.

A Paris, un des trucs que je préfère, c’est le métro.

Zéro réaction? Ah mais merde, j’avais oublié que les gens qui ne prennent que le taxi, les inflatulentes quoi, ne me lisaient pas. Dur, d’être impopulaire.

Donc, ce qui me plaît dans le métro, ce n’est bien sûr pas l’occasionnel vomi qui coule sous les sièges et calque son parcours sur les tressautements des wagons, ce qui donne en général une jolie petite trajectoire un peu chelou, tel un schizophrène échappé de l’asile qui chercherait sa route, tout étonné que Joséphine de Beauharnais, cette pute, ne l’ai pas attendu avec un carosse et le 56ème régiment d’Infanterie.

Ce n’est pas non plus le vieux pervers libidineux aux mains boudinées et à l’haleine putride qui s’amuse à se coller à tes miches en s’excusant que “ah mais pardon Mademoiselle mais c’est qu’on est comme des sardines dans la ligne 13 à 20h” (j’invente, je fous jamais les pieds dans la ligne 13).

Non, ce que j’aime plus que tout dans le métro, c’est la guerre silencieuse qui s’y joue.

THE WAR OF LOOKS

(je traduis, mais parce que dès que ça sonne américain ça a toujours beaucoup plus de succès vous remarquerez)

Le métro, j’arrive toujours a en faire un moment très humain. C’est le moment où tu peux partager des choses avec des gens que tu connais pas, et que tu reverras jamais.

De l’inutile, oui, mais c’est justement ça qui donne de la valeur aux choses.

Surtout depuis que j’ai reçu la semaine dernière le dernier mascara Chanel, avec la brosse la plus étrange que t’as jamais vue et Dieu sait pourtant que, en matière de brosses, les designers sont toujours super balèzes pour te faire croire que cette “simple brosse biphasée avec poils recourbée, frisés et de longueurs différentes, aux vertus allongeantes-étoffantes-lustrantes-débouchantes et détartrantes” sont TRES PRECISEMENT ce qu’il te faut.

(et pas les autres)

(qui sont caca)

(baaah, les autres)

Bref tout ça pour dire que pour prendre part à la WAR OF LOOKS, faut des yeux revolver. Si t’as les yeux du dimanche matin après une nuit à faire la noce, à vomir dans les toilettes publiques et à pleurer que tu as perdu une de tes boucles d’oreilles de chez Claire’s (on est con nous les meufs quand on est bourrées…), tu mets une capuche genre comme ça, et tu la ramènes pas:

Photo: B.Rob (je sais pas s’il en est fier d’ailleurs…)(moi non, plus, si on va par là)

Mes adversaires préférés du moment: le paumé qui te fixe en faisant des clins d’oeil qu’on croirait qu’il a une allergie tellement sa bouche elle bouge en même temps que le reste; et (particulièrement dans la ligne 1), le jeune cadre dynamique marié (important) qui fait semblant de lire le Monde tout en vérifiant son Iphone.

Pour le premier: low kick balayette rotatif du regard, désarme l’homme en un rien de temps, lui fait tourner les yeux. Si vous récoltez un “sale pute”, vous avez tout gagné: le paumé a clairement compris toute l’étendue de sa misérabilitude. Et répond par la violence. Big time.

Pour le second: regard chamallow de la fille qu’est troop impressionnée tellement il est beau, chou, beau, friqué, beau, séduisant, sexy avec le Monde, beau, et aussi beau. Qui couplé d’un petit sourire mutin, fait que l’Apollon superficiel ne se sent plus, et irradie encore plus de superficialité. Big time. Again. Bonus +: s’il répond a votre sourire. Vous êtes un génie du mal.

Notez que, ça marche aussi dans les PMU. Enfin, si vous fréquentez les PMU, vous sortez s’il vous plaît.

Merci.

Peut-être un jour si j’ai le temps, je vous raconterai comment qu’après visionnage de la vidéo, j’ai pleuré devant la nullité de la course en escarpins, et comme j’étais déçue qu’il n’y ait eu aucune fracture de la malléole. La vie est d’un moche, parfois.