Parfois, des gens m'envoient des mails. Des gens du genre cloporte (c'est un compliment !). Des qui trouvent qu'il y a comme une drôle d'odeur qui flotte dans l'air et ne se contentent pas de se boucher plus ou moins discrètement les narines. Des que je n'aurais peut-être jamais eu le plaisir de rencontrer sans internet. Des que je suis très heureuse de connaître (vous vous reconnaissez, j'espère !).
Les mails que ces gens du genre cloporte m'envoient me laissent rarement indifférente. Jamais, en fait. Souvent, à leur lecture, mes cheveux se dressent sur ma tête (par souci de fair-playtitude, je préviens : celui ou celle qui osera prétendre que je suis toujours mal coiffée s'expose à de terribles représailles !), mes dents se mettent à grincer et je pousse de tels beuglements de rage que ma progéniture rapplique au grand complet pour s'enquérir des raisons de mon courroux (coucou). La plupart du temps, j'arrive assez bien (ou disons, pas trop mal) à expliquer ce qui me met en boule.
Mais ce soir, en lisant le communiqué de RESF 38, je n'ai pas beuglé. Je me suis mise à pleurer. Parce que ça me rend malade qu'on ait pu laisser un tel régime s'installer au pouvoir. Ça me rend malade de penser que des gens ont voter pour "ça". Et plus encore, ça me rend malade que d'autres qui n'ont pas voté pour "ça" puissent si facilement s'y habituer.
Non, on n'a pas le droit de s'habituer aux dénonciations, aux arrestations, aux rafles (le lien mène vers un article datant du 17 septembre 2005 : c'est pour dire que ça ne date pas d'hier...). On n'a pas le droit de ne pas s'indigner, de ne pas se révolter contre une politique injuste, inhumaine, contraire aux conventions internationales que la France a signées. On n'a pas le droit de faire comme si tout était encore normal !
* Slogan adopté à l'occasion de la célébration du cinquantenaire de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme...
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