BBC world me demande (grâce à Art Goldhammer) ce que je pense de la nomination d'Hillary Clinton.
A vrai dire, je n'en pensais pas grand chose avant qu'on ne me pose la question. Mais puisque question il y avait, il m'a fallu improviser une réponse. Voici en substance ce que je leur ai dit : que nous connaissions bien H.Clinton et que nous la respections tant pour son attitude pendant les années Clinton que pour sa pugnacité pendant la dernière campagne présidentielle, que cette bonne image l'aiderait probablement dans ses débuts, mais que nous attendions surtout de la nouvelle administration américaine qu'elle prenne le temps d'écouter ses partenaires et ses adversaires. Les Russes, pour ne prendre que cet exemple, ont de bonnes raisons de s'inquiéter de la montée en puissance de l'OTAN à leurs portes et ces bonnes raisons méritent d'être entendues et prises en considération. Même chose pour les Palestiniens et bien d'autres dans le monde.
H.Clinton réussira dans la nouvelle mission qui lui est confiée si elle sait abandonner l'arrogance et l'autisme de l'administration Bush, si elle se met à l'écoute des autres.
Mon interlocuteur m'a ensuite demandé si elle saurait renouer les liens avec la France. Question un peu embarassante tant les relations entre nos deux pays sont complexes. Je suis sûr que Nicolas Sarkozy nous expliquera rapidement qu'il n'a pas de meilleure amie qu'Hillary, mais… pour l'avoir vu sur CNN lors de sa récente visite à Washington aux cotés de G.Bush, jai été frappé par la différence de ton. Quoi que l'on ait pu dire ici, Sarkozy l'américain, comme on l'a un temps appelé, est vraiment très européen.