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Le Blues de Guitar Hero

Publié le 01 décembre 2008 par Playtime

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Quand Guitar Hero 3 a été lancé, en octobre 2007, près d’1,4 million de copies ont été vendues, lors de la première semaine d’exploitation, soit 115 millions de dollars (90,7 millions d’euros). Le nouvel épisode de la licence, Guitar Hero World Tour, qui vient de sortir en Europe, n’a pour sa part été vendu qu’à 530 000 copies, réalisant une recette de 67 millions de dollars (53 millions d’euros).

La célèbre licence musicale, est-elle désertée par les musiciens virtuels ? Ces données doivent être relativisées. Les revenus demeurent assez conséquents, en valeur absolue, pour une suite. Et selon l’éditeur Activision, 21 millions d’exemplaires ont été vendus dans le monde, tous titres confondus.

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Comment, dès lors, expliquer l’échec relatif de World Tour ? Le prix est le premier argument avancé, pour justifier les réticences des joueurs. Il faut en effet compter près de 200 euros, pour disposer de l’ensemble des périphériques, batterie, guitare et micro. Mais de tels chiffres ne confirment que la baisse du nombre de copies vendues, en aucun cas la diminution significative des recettes.

Certains mettent également en avant la fin du monopole, avec l’arrivée de Rockband. La situation économique des jeux musicaux est toutefois loin d’être, comme dans les simulations de football, mue par l’équilibre d’un duopole.

Peut-on mettre en cause la qualité du jeu ? La facture du dernier Guitar Hero est loin d’être minimaliste. On pouvait en effet penser que les jeux musicaux allaient être le cheval de Troie du jeu vidéo à la demande. Des disques sans fioritures, déclinés en ligne par la possibilité de télécharger des contenus additionnels. Il n’en est pourtant rien dans Guitar Hero World Tour, qui joue sur l’exhaustivité des périphériques, et du nombre de chansons.

Guitar Hero pourrait enfin être victime de saturation. La stratégie d’Activision a été d’alimenter le marché, en déclinant sa licence en titres plus ou moins anecdotiques. A tel point que selon l’EEDAR, 42 titres musicaux sont disponibles en 2008, contre seulement 15 l’an passé. D’une manière générale, le mois d’octobre a vu se multiplier les titres à fort potentiel commercial. Si la période hivernale justifie l’affluence d’autant de jeux de qualité, elle risque aussi de nuire au succès individuel de chaque titre.

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Comment pourraient évoluer les jeux musicaux, pour reconquérir leur public ? Après la lutte pour le nombre de titres, puis celle des périphériques, les deux principales licences devraient miser sur le contenu engendré par les utilisateurs. Un tel choix pourrait aussi bénéfier à des initiatives “open source”, telles que Frets on fire , sorte de version générique et totalement gratuite de Guitar Hero, dont le catalogue de chansons est alimenté par les contributions des joueurs.

Laurent Checola


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