La municipalité de Louviers avait délégué ses représentants les plus emblématiques lors de la manifestation de soutien aux salariés de Tayco International. L'agglomération Seine-Eure était représentée par son président lequel avait pris, récemment, une initiative jugée à sa juste valeur par les syndicalistes mobilisés sur le front de la lutte sociale pour le maintien des emplois. Dans la semaine, le président avait fait livrer des palettes permettant d'entretenir la flamme du combat alors que des dizaines de palettes sont à disposition des salariés en lutte ! Ils en rient encore. « On aurait préféré qu'ils nous paient un coup de café chaud » a ironisé un syndicaliste bon connaisseur de la solidarité matérielle indispensable pour tenir des semaines sans salaire puisque la grève n'est, par principe, pas payée.
S'agissant du soutien des politiques, une discussion s'est engagée entre deux représentants syndicaux sur la place à leur laisser dans le défilé. L'un les voulait en queue de manifestation l'autre au milieu du cortège. L'évidence est que les travailleurs, d'abord, tiennent leur destin dans leurs mains. La seconde évidence est que des membres de partis politiques de gauche sont également syndicalistes et qu'ils tiennent bien leur place dans les organes représentatifs appelés à défendre les intérêts des futurs licenciés. La troisième évidence est que les élus de gauche assurent naturellement le relais entre le préfet, le chef d'entreprise, les salariés et qu'il sont là aussi pour pallier — dans la mesure de leurs moyens légaux et financiers — les conséquences sociales et économiques des licenciements.
Trois précisions : lors de la publication de mon article appelant à la manifestation de samedi dernier, j'ai publié une photographie sans indiquer que les deux personnes qui distribuaient des tracts à l'entrée de l'usine appartenaient au NPA (nouveau parti anticapitaliste). Pierre Vandevoorde a jugé que cette omission pouvait laisser penser qu'ils étaient socialistes. Non pas. Les socialistes sont à l'intérieur de l'usine (au CE notamment) et à l'extérieur, dans les équipes d'élus mobilisés pour soutenir les salariés et leurs familles.
D'autre part, j'ai omis de signaler la présence à la manifestation de Michel Ranger, vice-président du conseil régional et ancien premier secrétaire fédéral du Parti socialiste.
Enfin, la manifestation a pris fin dans les jardins de l'Hôtel de ville où Franck Martin, François Loncle et Marc-Antoine Jamet ont pris la parole après les interventions des représentants des différents syndicats impliqués dans la lutte.