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Barack Obama complète l'installation de son équipe avec la nomination emblématique très probable d'Hillary Clinton.
La crise a changé la donne politique du dernier mois avant l'élection.
Elle impacte également la transition.
Barack Obama a un cap clair dominé par trois priorités :
1) beaucoup communiquer pour faire disparaître toute crainte de vide pendant la période de transition,
2) opter pour l'expérience afin d'éviter le moindre flottement donc des retards dans l'application des mesures,
3) choisir le rassemblement au sein du Parti Démocrate mais au-delà.
Ces priorités ont donné lieu à des décisions emblématiques.
Le maintien en poste de Robert Gates, actuel Secrétaire à la Défense, est la première décision d'un Chef du Pentagone conservant son poste au sein de la Présidence rivale sortante.
La nomination d'Hillary Clinton à la fonction de Secrétaire d'Etat témoigne de la volonté de pacifier le parti Démocrate.
Un parti Démocrate qui enregistre la profusion de nominations d'ex-collaborateurs de Bill Clinton au point qu'il est parfois question de la troisième administration Clinton …
Ce parti pris donnant la préférence à l'expérience sur le changement appelle trois commentaires principaux.
Tout d'abord, la priorité actuelle de Barack Obama est de rassurer l'opinion. La situation économique inquiète.
Ensuite, cette étape de confiance repose sur la mobilisation de tous pour affronter "une guerre économique". Ce choix est la continuité des dernières semaines de campagne.
Mais, enfin, à terme, ce choix peut être à l'origine de difficultés majeures.
Parce que ce rassemblement amène des cohabitations délicates à l'exemple de celle entre Samantha Power et Hillary Clinton. La dureté des attaques de la première contre la seconde avait conduit à son éviction de l'équipe de campagne de Barack Obama pour calmer les esprits pendant les primaires.
Parce que ce rassemblement s'effectue autour de l'implication personnelle directe du Président et pose désormais officiellement par exemple la question du positionnement ultérieur de Joe Biden. Pendant longtemps, il fut question d'une répartition claire : au Président les questions domestiques et à son Vice-Président les questions internationales mettant ainsi en oeuvre l'expérience acquise à la tête de la commission sénatoriale. L'arrivée d'Hillary Clinton change ce schéma car elle aurait posé comme condition d'acceptation l'accès direct au Président …
C'est donc un équilibre difficile qui reste à trouver au 1er semestre 2009.