Le « Canard Enchaîné » est depuis la parution de l’enquête de Karl Laske (Libération) et Laurent Valdiguié (Paris Match) au centre d’une polémique allumée par l’Express. « Libération », « Paris Match », « l’Express » : cherchez l’intrus ! Que reprochent en vérité nos deux auteurs à l’hebdomadaire quasi centenaire ? Tout d’abord des liens supposés avec l’Elysée, en particulier avec Pierre Charon, le Conseiller du Président qui serait le grand-inspirateur de la fort moyenne rubrique « Le journal de Carla B » et Brice Hortefeux, l’ami proche du Président. Ensuite le tas d’or que représente le Canard avec sa réserve de 90 millions d’euros. Enfin le collaborationnisme de Robert Gaillard, le père de l’actuel patron du Canard.
Soyons clairs, même si je pense que le Canard Enchaîné est un journal indispensable, je ne goûte que très rarement son humour balourd et « old school ». Nul affect donc entre le lecteur occasionnel que je suis et l’hebdo satyrique du mercredi contrairement aux 500 000 lecteurs qui se précipitent avec avidité chaque semaine vers leur kiosque pour acheter ce titre. Mieux, lecteur fidèle de Libération, j’ai un grand respect pour le travail de Laske. Malgré tout cela je m’étonne, ou plutôt m’attriste, de la sortie de ce bouquin. Parmi les reproches formulés par Laske et Valdiguié, un seul me semble mériter, probablement pas un livre mais au moins un article (pourquoi pas dans Libé ?) au sujet de l’épisode Charon / Carla Bruni / Le Canard.
Pour le reste, on peut toujours exiger la publication des comptes du Canard mais il n’y a pas de quoi casser la moindre patte à un canard.
Passons sur l’article de Libé de jeudi dernier qui atteste qu’en la matière le quotidien a plutôt « le cul entre deux chaises ». Ce qui…